Prise en mains Citroën C4 PureTech 130 EAT6

Faire un seul article aurait été injuste, cette version turbo-essence (3 cylindres, 130 ch) boite automatique de la Citroën C4 mérite un article dédié ! Ce n'est cependant pas un essai détaillé. Le lecteur se reportera pour cela à notre essai de la C4 BlueHDi 120, on lira ici les différences avec ce modèle. C'est simple, elles sont au nombre de 3. Nous les citons par ordre d'importance. La première est la transmission, la seconde est le comportement routier, et la troisième est le moteur. La transmission pour commencer, donc. Quand on nous a dit que nous allions conduire une Citroën automatique, nous avions eu peur. Peur d'être une nouvelle fois déçu.

Après les boites robotisées des C1 et C3, la boite manuelle pilotée de la DS5, nous en étions à regretter les boites à embrayage hydraulique des DS d'il y a 50 ans. Mais on peut oublier tout ce passé récent. La boite de vitesse automatique de la C4 est fabriquée par Aisin. L'équipementier japonais qui fabrique les boites auto des grosses berlines Lexus. C'est une vraie boite automatique, avec un convertisseur de couple. C'est un poil de chouïa moins rapide qu'une boite à double embrayage, mais c'est infiniment plus doux, et confortable. Les français n'achètent pas assez de voitures à boite auto, voici la boite qui peut les convaincre.

Parce qu'avec un pilotage électronique aux petits oignons, il n'y a quasiment plus de surconsommation. Dans les tests officiels, la consommation urbaine de la C4 PureTech 130 ch est de 6,1 l/100 km avec la boite méca, et de 6,2 en boite auto. La consommation extra-urbaine passe de 4,3 à 4,4 l/100 km. C'est vraiment un très faible écart, et il en va de même pour les performances. 31,6 secondes pour le km départ arrêté en boite méca et 32,3 en boite auto. Les 2 transmissions comptent 6 rapports, ce qui est tout à fait suffisant, et pour le confort d'utilisation qu'elle apporte, alors que les pénalités sont si faibles, nous ne pouvons que recommander chaudement cette boite automatique, qui intègre de plus parfaitement un Stop & Start.

Il y a un indicateur du rapport engagé au tableau de bord, et la boite rentre vite un rapport si on appuie sur l'accélèrateur, même deux si on appuie fort. Il y a aussi un mode Sport, avec lequel à 90 km/h on roule en 5° au lieu de la 6° en mode normal, et les reprises sont plus vives. Bref, nous n'avons que du bien à dire de cette boite EAT6. Votez pour elle ! La seconde différence, le comportement routier, fut une surprise, puisque nous n'avions pas imaginé qu'il y aurait une différence aussi nette entre la C4 essence et diesel. A quoi cela tient-il ? Il nous a fallu chercher, à deux choses, en fait. La première est que la C4 essence (3 cylindres) fait 40 kg de moins que la C4 diesel (4 cylindres).
Nous supposons que cette différence se fait uniquement sur les roues avants, et nous avons aussi noté que notre C4 essence d'essai était chaussée en 17 pouces, tandis que la diesel essayée juste avant, avait des jantes de 16 pouces. Alors cela parait peu, mais l'écart à la conduite est bien réel, et à l'avantage de l'essence. Nous nous sommes sentis plus en confiance dans la C4 essence, avec une direction plus rapide, et une meilleure tenue de cap. Elle nous a même semblé plus confortable ! Les moteurs enfin, où là, la surprise fut dans la faiblesse de l'écart entre l'essence et la diesel. Même pour ce qui est du bruit.

Le moteur BlueHDi est moins bruyant que les anciens HDi, et à la base la C4 est bien insonorisée. Si on ajoute que le 3 cylindres est quand même assez sonore à haut régime, il n'y a pas ici d'avantage prépondérant à l'essence comme sur d'autres autos. Côté performances pures, Citroën annonce le 0 à 100 km/h en 10,9 s avec l'essence automatique, la diesel demandant 10,6 s. Mais après être passé de la diesel à l'essence, nous avons eu aucun sentiment que la seconde était moins performante que la première. On peut bien sûr toujours écrire des banalités, comme quoi l'essence a des montées en régime plus vives que la diesel, mais si on veut établir un jugement à partir des seules impressions de conduite, nous nous déclarons incapables d'établir une hiérarchie entre ces 2 moteurs.

Nous avons pourtant préféré conduire la C4 essence, mais ce n'était pas du fait de son moteur. Notre choix est celui de la boite automatique et de la tenue de route. Reste alors la consommation pour départager les 2 motorisations. De manière absolument pas scientifique, en conduisant sportivement pour voir ce que ce 3 cylindres turbo de 130 ch avait dans le ventre, nous avons relevé un 8,5 l/100 km à l'ordinateur de bord. Et après en conduite plus normale, nous avons lu 6,4 l/100 km, mais c'était dans la circulation marseillaise. On doit pouvoir faire moins sur route. La C4 PureTech 130 EAT6 vaut 750 € de moins que la C4 BlueHDi 120 à boite mécanique, et la hiérarchie tarifaire est donc respectée. Le diesel demande un surcoût parce qu'il coûte moins cher à l'usage, et qu'il rejette moins de CO2 (95 g/km contre 117), mais parce que la combinaison essence boite auto délivre un agrément supérieur, ceux qui la choisissent auront le sentiment de faire une bonne affaire.




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