Salon de Tokyo, les japonais n'oublient pas le ludique

Avec l'arrivée des voitures autonomes, l'automobile est à un virage dangereux. Tout ce qui faisait le plaisir d'une automobile est remis en question. On ne conduit plus, on se fait conduire. Le toucher de route, la réponse à l'accélérateur, la commande de changement de vitesse, tout ce qui faisait le plaisir du conducteur est rangé au placard. Et quand la voiture n'est pas autonome, on donne une place majeure à l'utilitarisme. Ce concept Suzuki Air Triser est celui d'un monospace ultra compact à 3 rangées. La silhouette est horrible. Mais pourtant, dans cette livrée bicolore, avec une découpe des vitres originale, et de très fins feux tout LEDs, il est difficile de ne pas lui trouver un petit aspect marrant.
Et l'intérieur est tout aussi agréable, avec des sièges certes sans aucun contour, ils sont tous plats, mais l'intérieur est reconfigurable pour former un grand divan en U, voire un lit pour une personne. Voilà de la modularité !Le Toyota Kikai est assurément le véhicule le plus dingue de tout le salon. Et qu'il vienne du premier constructeur du monde est étonnant. C'est le rejet complet de l'idée que la voiture du futur est un smartphone sur roues. Le Kikai fait la gloire de la mécanique. Toutes les pièces qui sont habituellement masquées par la carrosserie sont ici exposées à tous les regards. C'est de l'exhitionnisme, et on aime ! Certains voudraient l'oublier, mais une voiture est avant tout un objet mécanique, pour les gens qui aiement la mécanique, parce que la mécanique c'est beau. C'est pour cette raison que Ferrari peint ses moteurs en rouge. Ceux qui en ont une passent du temps dans leur garage à regarder ce moteur, et l'idée du Kikai est de prodiguer cette même joie avec une petite urbaine.
Autre motif d'étonnement, ce mini coupé Toyota SFR. Toyota est déjà le champion du monde de la voiture sportive avec sa GT86. Aucun autre constructeur dans le monde ne propose un modèle prodiguant le même plaisir de conduire, et Toyota de récidiver à l'échelle 4/5° avec ce concept SFR. 3,99 m de long pour 1,69 m de large, c'est une propulsion avec un 1500 atmo sous le capot, et la boite est une mécanique à 6 rapports. La masse totale est sous la tonne. Il y a encore beaucoup de questions sans réponse, mais cela pourrait se vendre aux deux tiers du prix d'une Mazda MX-5. Reste que si Toyota valide la mise en production, il faudra changer de nom pour le marché français. Sans doute enlever le R à la fin, comme on avait naguère enlevé le 2 sur la MR.
Enfin, la plus grosse surprise est venue de Yamaha. On croyait que le fabricant de motos allait concurrencer la Smart, nous le découvrons bien plus ambitieux. Et toujours écolo, comme toutes les voitures de cette page. Car même si elles ne sont pas électriques, elles sont toutes petites et légères. Avec un petit bloc essence, ce coupé Yamaha Sports Ride Concept ne fait que 750 kg. 3,90 m de long et 1,72 m de large, on préfère cela aux 2,5 tonnes d'une Tesla Model X. En prime, l'intérieur est superbe, mais le plus beau est que ce concept a été bâti autour d'un nouveau développement de la technologie iStream de Gordon Murray. Soit avec une coque en carbone qui soit rapide et pas trop coûteuse à produire. Mais personne ne sait à ce jour ce qu'il peut advenir de ce concept. Car si Yamaha a vraisemblablement tous les moyens pour se lancer dans la construction auto, et que ce véhicule irait bien avec son image de haute performance, cela reste un challenge énorme.
Le lecteur ne l'aura peut-être pas remarqué, mais avec des caractéristiques chiffrées modestes, les concepts de cette page, s'ils évoluaient vers des voitures de série, seraient tous des voitures consommant moins de 5 l/100 km. Et les 2 derniers promettent en plus d'être passionnants à conduire. Ouf ! On a eu peur, mais en dépit de la pression environnementale et des promesses de la voiture autonome, les constructeurs n'ont pas oublié que la voiture peut aussi être un plaisir.




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