| Ses points forts Moteur sobre et performant Design extérieur simple et plaisant Dimensions et masse contenues Bonne habitabilité | Ses points faibles Petit coffre Boite à seulement 5 vitesses OnStar en série Stop & Start parfois brutal |
Essai réalisé du 22 au 25 avril 2016.
Elégante aussi, bien que discrète. Par rapport à une Megane avec son gros losange et ses feux avants en forme de croches, ou une 308 avec son petit volant bas, l'Astra est moins audacieuse. Mais au moins, elle ne devrait déplaire à personne : son design est simple à appréhender : il convainct de suite. Et on admire au passage comment la ligne de ceinture de caisse remonte vers l'arrière pour se bloquer avec celle du becquet du toit. L'arrière n'étant pas mal non plus, avec la ligne basse du hayon qui reproduit, et met en valeur, la ligne haute de la lunette.
Un, deux, trois, et pas un cylindre de plus. C'est un nouvel essai d'une 3 cylindres sur MoteurNature, mais qui pour s'en plaindre ? Avec 105 ch et 170 Nm de couple, constant entre 1800 et 4250 tr/mn, ces petits moteurs ont revitalisé les motorisations essence sur toutes les citadines et les compactes. Les constructeurs l'ont vite compris, et cette Astra en témoigne. On se souvient que sur les premières voitures dotées d'un 3 cylindres, il y avait beaucoup de place sous le capot. Du vide, parce qu'on avait mis là rapidement un moteur plus petit, que ce qui avait été prévu initialement.
Nous n'avons pas eu ce sentiment en regardant sous le capot de l'Astra. Nous avons par contre remarqué l'absence de carénage sous le moteur, ce qui devient rare, et plus étonnant encore, l'absence de batterie. Celle-ci est sous le plancher du coffre. On connaissait cela sur des autos du segment supérieur, pour aider à une meilleure répartition des masses, mais c'est très inhabituel sur une compacte. Pour le reste, il faut signaler un recours intelligent à des aciers sophistiqués, plus rigides tout en étant plus légers, ce qui permet à cette Astra d'afficher un poids en baisse par rapport à l'ancienne génération.
En dépit d'une masse réduite, comme la longueur, l'habitabilité est excellente. Aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. 4 grandes personnes sont très à l'aise, et si le cinquième est un enfant, cela ira aussi. Mauvaise surprise par contre au niveau du coffre, qui nous a paru être le plus petit du segment. Avec 2 bagages cabine, il est déjà presque plein. Heureusement, ses formes droites permettront de l'utiliser au maximum, et le plancher est quasi-plat quand les dossiers de l'arrière sont rabattus. Au volant ensuite, on est d'abord surpris par l'instrumentation. La zone rouge du compte-tours débute à 6500 tr/mn, et l'indicateur de vitesse est gradué jusqu'à 270 km/h ! On n'attendait pas tant d'une auto de 105 ch. La position de conduite est bonne, sinon pour l'accoudoir central un peu trop en arrière. En fait, c'est la console centrale qui est trop longue, et ce n'est pas particulièrement esthétique. Un accoudoir plus en avant ferait meilleur effet. Il permettrait aussi d'accueillir un espace de rangement plus important. 
Notre voiture d'essai avait le système OnStar (un package de services connectés), qui fait même partie de la dotation de série sur la finition de notre Astra d'essai, mais nous aurions préféré qu'il soit une option. Nous ne sommes pas convaincus de la pertinence de cet équipement. Chose utile par contre, et très appréciable à l'usage, l'option Intellilux LED. Une fois qu'on a goûté à la blancheur des phares à LED, il est difficile de s'en passer. Et ceux-ci sont intelligents, se mettant automatiquement en feux de croisement quand il y a une voiture qui arrive en face. Un vrai plus, et il y en a un autre, gratuit celui-ci, dans le gestion de la caméra de recul. Habituellement, le conducteur se remet en marche avant, et l'écran qui affichait les images de la caméra arrière s'éteint aussitôt. Pas sur l'Astra. On continue à voir les images de l'arrière pendant 10 secondes, et c'est bien. Toutes les caméras de recul devraient fonctionner comme cela.
Le bruit si caractéristique du 3 cylindres apporte une touche de fun à la conduite. Il démode complètement les 4 cylindres auxquels on était habitué, aussi. Cela tire long. En accélérant à fond, nous aurons été surpris de voir l'aiguille franchir les 100 km/h alors que nous n'étions qu'en seconde ! On évitera cependant, le rupteur est assez brutal. Ce moteur est la motorisation de base, et il est associé avec une boite à 5 vitesses, aux rapports très espacés. L'auto gagnerait beaucoup à adopter une boite 6. La direction pourrait aussi prodiguer plus de ressenti, mais le comportement est sain, sans surprise. Nous avons ainsi globalement apprécié la conduite de cette Astra.
Plus que la Megane diesel essayée il y a peu. La 308 reste cependant la plus efficace, et la plus amusante sur une route qui tourne, mais cet Astra est douce, et souvent isolante, ce qu'un conducteur moyen ne manquera pas d'apprécier. On prendra juste garde à ne pas monter les rapports trop tôt, parce qu'on sera sinon vite rappelé au fait que c'est un petit moteur qu'il y a sous le capot. Enfin, les redémarrages causés par le Stop & Start devraient être plus doux. Les autres constructeurs font mieux, et Opel aussi d'ailleurs, sur ses diesels.
6,1 l/100 km sur l'autoroute ; 6,8 l/100 km en ville, et nous avons aussi mesuré un joli 4,8 l/100 km sur un parcours routier à 90 km/h. La mission est donc remplie. L'Astra 3 cylindres turbo offre la vitalité d'une mécanique essence sans grande pénalité à la pompe, par rapport à un diesel. On aura tout de même vu l'ordinateur de bord afficher une moyenne proche des 8 l/100 km dans un moment d'enthousiasme, mais on dira aussi que c'était un moment d'exception. Bémol tout de même pour la contenance du réservoir, qui en ne faisant que 48 litres, ne permettra pas de faire 1000 km sans un ravitaillement.
Quelques détails de finition ne sont pas très chouettes, et les performances ne sont que moyennes, mais avec la vivacité et la bande son de ce 3 cylindres, même si elle est toujours mesurée, on ne s'ennuie jamais. Très discrète au ralenti, et agréable dans les tours, amusante presque, cette mécanique 3 cylindres turbo-essence fait de l'Astra une jolie compagne du quotidien. J'aurais été dans le panel de journalistes qui élisent la voiture de l'année, j'aurais vraisemblablement (je n'ai pas conduit toutes les autres autos en compétition) moi aussi voté pour elle.
