Toyota RAV4 4WD Hybride - Essai détaillé
L'invitation au voyage... Tranquille.
Ses points forts
Douceur de la propulsion hybride Vaste habitabilité Sobriété étonnante en ville Ergonomie bien conçue Fiabilité prouvée | Ses points faibles
SUV réduit à un usage crossover Consommation autoroute Comportement routier peu engageant |
Historique et présentation
Essai réalisé du 16 au 19 septembre 2016.
437 km parcourus.
Le RAV4 est entré dans les mœurs, son nom aussi, mais il faut se rappeler qu'il fut le modèle le plus original de l'année, lors de son lancement. C'était il y a plus de 20 ans. Petit comme une citadine, mais haut sur pattes et performant, le RAV4 avait fait sensation plusieurs années, avant de s'embourgeoiser. Ce modèle 2016 n'a plus rien à voir avec son ancêtre, puisque le RAV4 est désormais un véhicule familial, spacieux et appellant aux voyages. Nouveauté du millésime 2106, cette version hybride, une vraie
full-hybride, comme une Prius.
Lexus a inventé le SUV hybride avec le RX400h, et Toyota le démocratise avec ce RAV4. Le supplément pour la motorisation hybride parait même bien modeste, puisqu'il n'est que de 2000 € pour la version traction avant. La version 4 roues motrices de notre essai demande 2300 € de plus. On soulignera à propos de cette version qu'elle peut tracter jusqu'à 1650 kg, une faculté encore rare sur les véhicules hybrides. Par ailleurs, en 2 ou 4 roues motrices, la motorisation hybride n'est pas disponible avec le niveau de finition
Active de base. Tous les RAV4 hybrides sont donc bien équipés, avec même une roue de secours dans le coffre. La vocation SUV de l'engin n'est pas oubliée.
La technologie
Tout le monde maintenant connait la Prius, c'est un système quasi-similaire qui équipe ce RAV4. La première différence importante est dans le dimensionnement, puisque le moteur essence est ici un 4 cylindres 2,5 litres de 152 ch, qui est associé à un moteur électrique de 105 kW. Cela se traduit pour le conducteur en une puissance sous le pied droit de 197 ch. Mais il y a mieux, et c'est la seconde différence, puisque dans cette version à transmission intégrale, on trouve un second moteur électrique de 50 kW accolé au pont arrière. C'est par lui, et lui seul, que le RAV4 est une traction intégrale. Il n'y a aucune liaison mécanique entre les 2 trains.
Pour le stockage de l'énergie électrique, Toyota fait encore une fois confiance à une batterie NiMH. Soit une technologie que tous les autres constructeurs jugent dépassé, mais il reste qu'on attend encore du lithium-ion des preuves d'une fiabilité aussi étonnante que celle du NiMH. Pour le reste, le RAV4 apparait comme un véhicule solide, avec des suspensions robustes, des penumatiques qui ne sont pas des tailles trop basses (ces gommes sont des Bridgestone Ecopia en 235/55 R18), et une garde au sol qui est quasiment celle d'un vrai tout-terrain. Ce n'est pourtant pas un franchisseur, mais par rapport à tous ces crossovers qui sont incapables de sortir des routes bien goudronnées, la RAV4 a bien plus de potentiel à l'aventure.
Intérieur et équipement
Le premier contact est incontestablement positif, le RAV4 coche toutes les bonnes cases par une habitabilité record. 4 grands gaillards y seront très à l'aise. Il y a beaucoup de place pour la tête et les jambes à l'arrière, on peut même y tenir à 3 grâce à l'absence de tunnel central. Merci la propulsion arrière électrique ! Le coffre est tout aussi remarquable, il y a un demi mètre-cube sous le cache-bagages, et si on replie la banquette arrière, l'espace de chargement fait plus de 1,80 m de long. Voilà une auto avec laquelle on pourra déménager. Même si les sièges arrières ne se replient pas à plat. Autre bon point pour le dossier de la banquette arrière, qui est réglable en inclinaison sur une quinzaine de cm.
On a donc le choix entre un coffre très vaste, même s'il est un peu réduit par rapport au modèle non hybride, et une banquette pas trop confortable du fait des dossiers trop droits, ou d'une assise digne d'un divan, avec un coffre encore plus que suffisant. Ce dernier a un hayon qui s'ouvre et se ferme électriquement, mais ce n'est pas très agréable à utiliser, parce que trop lent. Le tour du propriétaire se termine bien pourtant, le RAV4 a un bon design joliment mis en valeur par la finesse de la face avant, mais on s'étonne de ne trouver nulle part de badge, ou d'inscription 4WD, ou AWD. Sans doute que Toyota ne veut pas porter préjudice à ses vrais modèles tout-terrain...
Au volant, nous aurons apprécié de trouver un levier de vitesses conventionnel, parce que nous n'avons jamais aimé le bitougnot de la Prius, et nous avons adoré la commande d'allumage des plafonniers. Un gros bouton avec 3 positions. Il n'y a rien de plus simple. Elles devraient toutes être comme cela, mais nombre de constructeurs cherchent toujours à compliquer les choses... Toutes les commandes d'ailleurs, sont d'une limpidité exemplaire. Comme la climatisation, mais c'est très américain en fait. Tout est pensé pour satisfaire une clientèle qui recherche le pratique avant tout. La conception américaine se remarque aussi dans la qualité des plastiques, mais là en moins positif. Bien que le prix n'ait rien de modeste, il ne faudra pas faire le difficile.
Performances et tenue de route
Là aussi, cela commence bien. On retrouve la douceur exceptionnelle des hybrides Toyota, avec une agréable surprise : on en a nettement plus sous le pied que dans une Prius. Enfin une hybride Toyota avec une nervosité convenable ! Pourquoi la Prius est-elle moins performante ? Et avec plus de cylindrée, le moteur mouline moins aussi... Cette bonne impression du départ ne dure malheureusement pas très longtemps. S'il y a des SUVs qui se conduisent exactement comme une berline, avec un comportement analogue, le RAV4 n'est pas de ceux-là. Tout va bien en ville, où se révèle l'excellence du groupe propulseur. Le RAV4 est tout aussi agréable sur l'autoroute, où une fois la vitesse stabilisée, on profite de ses excellents sièges avec un niveau sonore bien contenu pour un SUV.
Mais cela se gâte vite si la route tourne, ou si le revêtement est bosselé. J'ai dû freiner dans des courbes où je n'aurais pas freiné si j'avais conduit un Qashqai ou une Peugeot 3008. Et si nous avons roulé dans l'herbe, notamment pour prendre la photo du haut, l'aide au stationnement s'est déclenché immédiatement. On suppose que le système avait cru que les hautes herbes étaient des trottoirs ? Cela n'aura fait que renforcer notre sentiment que ce RAV4 hybride n'a rien d'un baroudeur. Le RAV4 standard ne l'est déjà que bien modestement, et avec quelques 175 kg de plus, cette version hybride réduit encore ses aptitudes à l'aventure. Gros bon point tout de même pour la gestion électronique de la transmission qui inclue un mode manuel, avec possibilité de blocage sur une démultiplication intermédiaire. C'est un gage énorme pour la sécurité, et pas seulement en montagne.
Consommation, efficacité énergétique
Sur un parcours peu roulant, à Paris et petite couronne, nous n'avons consommé que 5,2 l/100 km. C'est tout simplement fantastique. On se demande comment un véhicule de cette taille et de cette masse peut consommer aussi peu ! La moyenne de notre essai ressort à 6,4 l/100 km, mais on a pourtant relevé un 8,1 l/100 km lors d'un parcours nerveux sur l'autoroute. On sait tous que la consommation peut varier, mais cette variation peut atteindre ici des niveaux inconnus à une Prius. Mais bon, le RAV4 n'est pas une compacte, c'est un confortable SUV familial 5 places avec un bon coffre. Enfin, une première que nous attendions de longue date : avec un réservoir de 56 litres, ce RAV4 est le seul et unique hybride du marché, qui promet une autonomie supérieure à la version diesel.
Conclusion
Un adulte ne s'habille pas au rayon enfants, et les magasins de bricolage ne vendent pas de nourriture. Pour le RAV4 hybride, ce qui est difficile est de le cerner. Il n'est pas un tout-terrain, et encore moins une voiture de sport. Il est un véhicule familial de voyage, mais avant cela, c'est une voiture hybride, et c'est cela sa caractéristique principale. Dans le sens où on doit le conduire comme une hybride, et par une personne qui est fan de la technologie hybride. C'est dire raisonnablement. Cool. A l'américaine.
Avec ze coude at ze portière. On aura ainsi une auto très habitable, nerveuse au démarrage, qui ne demandera que 6,5 l/100 km. C'est fabuleux !
Laurent J. Masson
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