Citroën C3 PureTech 82 ch - Essai détaillé - Une petite qui a de l'allure
Ses points forts
Présentation originale et raffinée
Esthétique primant sur l'ergonomie
Bon confort
Aptitude à la personnalisation |
Ses points faibles
Moteur qui vibre à bas régime
Esthétique primant sur l'ergonomie
Vitres qui ne descendent pas entièrement
Tarifs un peu élevés |
Historique et présentation
Essai de 3 jours, plus de 600 km parcourus.
Cette troisième génération de la Citroën C3 marque une évolution majeure de la petite berline aux chevrons. Apparue en 1999 avec un design très original, qui se distinguait immédiatement dans la circulation, la C3 avait prolongé ce design dans sa seconde génération, mais la troisième s'en est émancipée. Heureusement avec bonheur. Cette C3 III est certes moins originale que la première, mais elle a considérablement gagnée en maturité.
Quand la première C3 avait un profil fait d'un seul trait de crayon, la nouvelle présente une sophistication inattendue. Il est de plus possible de la personnaliser avec les airbumps, pour habiller les flancs comme le C4 Cactus, ou une peinture bi-ton. Notre voiture d'essai était dépourvue des premiers, mais elle arborait fièrement une robe blanche et rouge. Celle-ci nous a surpris. Nous connaissions les bi-tons où il n'y avait que le toit d'une couleur contrastée, un toit qui est un élément de carrosserie à part, mais c'est plus fort ici, avec la ligne de changement de ton sur le montant C. Le fait mérite d'être souligné, car cela a assurément demandé un effort particulier lors de l'industrialisation du modèle.
La technologie
Si le design est inédit, on ne peut en dire autant de la mécanique. La plateforme est en effet reprise de l'ancienne, encore qu'améliorée en de nombreux points, et le moteur aussi. Il s'agit du PureTech, le 3 cylindres 1,2 L de PSA, ici dans sa version atmosphérique de 82 ch. Du classique donc, mais du bon. Ce moteur est l'un des meilleurs de son segment, comme son châssis, ici réglé plus pour le confort que la rigueur du comportement, mais dans cette auto sans vocation sportive, ce n'est pas pour nous déplaire.
Intérieur et équipement
La C3 en met déjà plein les yeux au dehors, et cela continue à l'intérieur. Il y a 4 finitions disponibles, avec des noms rock'n roll.
Live,
Feel,
Shine, sauriez vous deviner laquelle est la plus haute ? Dans toutes, exceptée celle de base, l'ambiance est originale, les matériaux aussi. Sur ce segment, habituellement, on passe d'une marque à une autre, sans états d'âme ni constater de différence notable, mais Citroën a su donner à son auto une identité propre, loin de la rigueur germanique, ou de la fadeur des asiatiques. Des sangles pour fermer les portières, un large écran central tactile, du rouge vif sur la planche de bord, la C3 en met plein les yeux. Et c'est bien, c'est le gros point fort de l'auto. On se souvient de la DS pour son originalité technique, mais en 1955, la DS avait aussi fait sensation par son intérieur, avec son volant monobranche et le levier de vitesses derrière. L'emplacement du Neiman à droite sur la colonne de direction, ou du levier de frein de parking, trop de choses sont standardisés sur les voitures d'aujourd'hui. Nous nous sommes grandement réjouis que Citroën ait cherché à casser les codes établis pour sa C3.
Il reste que si les designers ont eu le dernier mot, ce sont les ergonomes qui en ont souffert. C'est ainsi que le réglage des rétroviseurs est au tableau de bord, et qu'il faut avoir le bras très en avant pour l'atteindre. On ne peut le toucher avec le dos en position de conduite. Il faut avancer les épaules, et vérifier une fois le réglage effectué, qu'il est juste. Ce n'est pas vraiment gênant, dans le sens où si la voiture n'a qu'un seul conducteur, on ne touchera jamais ce réglage, et on y gagne avec un habillage des garnitures de portières plus lisse qu'il aurait été s'il avait dû incorporer le réglage des rétroviseurs. L'esthétique avant tout !
Plus embêtant selon nous, les vitres. Celles des portes arrières ne descendent pas complètement, comme sur la majorité des autos aujourd'hui. Mais une surprise est qu'il en va de même pour les vitres avants. Il reste 15 petits millimètres qui dépassent, et ce n'est alors pas très confortable de rouler le coude à la portière. Mais sans doute qu'il n'y a plus que les vieux routiers pour rouler le coude à la portière aujourd'hui. La C3 est visiblement plus pensée pour les jeunes, et le réglage de la radio est lui ultra ergonomique, bien gros, et hyper accessible sans tendre le bras.
Plus fort, nous avons aussi découvert dans l'auto, une
Connected Cam, qui est une caméra intégrée au rétroviseur intérieur, capable de filmer la route, par petits clips de 30 secondes, et de les envoyer sur sa page Facebook (ou sur une autre plateforme d'hébergement vidéo). Nous sommes incapables de dire si cet accessoire sera apprécié des clients, encore que cela paraît utile en cas d'accident, mais nous sommes compétents pour juger de l'habitabilité. Elle est très satisfaisante à l'avant, et un peu moins bonne à l'arrière. L'espace pour les genoux est juste suffisant, et il est limite pour la tête. Les grands monteront donc à l'avant. Le coffre quant à lui, est dans la normale supérieure, avec un volume de 300 litres. Juste ce qu'il faut pour une auto de moins de 4 mètres, la C3 faisant 3,99 m.
Performances et tenue de route
Le premier contact est très positif, avec une assise douce. Citroën a eu la bonne idée de se rappeler qu'il a bâti sa réputation sur le confort de ses autos, et même si on regrette la disparition de l'hydropneumatique, cette C3 témoigne de ce retour vers la douceur. Tous les employés de Citroën devraient avoir rouler au moins une fois en DS (celles de 1955 à 1975, pas les actuelles), pour expérimenter les sièges dans lesquels on s'enfonce, mais où on est bien, et les suspensions qui se moquent des irrégularités de la chaussée. Bien sûr, la C3 en est loin, mais par rapport aux 2 premières générations du modèle, le confort de marche de la C3 III s'est rapproché de celui de ces lointaines ancêtres, nous ne nous pouvons que nous en réjouir.
Le 3 cylindres vient cependant immédiatement rappeler que nous ne sommes plus dans la même époque. Qu'est-ce que cela vibre ! Le bicylindre des 2CV ne vibrait pas autant. La technique a heureusement progressé pour amortir tout cela, mais pour éviter tout désagrément, on évitera les très bas régimes, qui peuvent aussi générer quelques à-coups. Pour avoir déjà essayé ce moteur dans la petite C1, où il est très agréable, et dans plusieurs modèles PSA en version turbocompressée, cette version atmosphérique de 82 ch est juste suffisante pour la C3. On s'en contentera en ville ou sur route, mais sur l'autoroute, on en atteint vite les limites. Surtout qu'en mettant le pied dedans, nous aurons constaté la conception récente, où on aura favorisé les régimes utiles plutôt que la performance. Autrement dit, la place de régimes bien accepté par le moteur va de 1750 à 4750 tr/mn. Ce n'est donc pas si mal, et le moteur fait de surcroît un bruit sympathique, mais le client qui veut de bonnes accélérations devra se tourner vers la version turbo (110 ch).
La boite est une 5 vitesses, et comme le moteur, elle est bien pour la ville et la route, mais une sixième aurait été appréciable sur l'autoroute, où le régime moteur est un peu élevé à 130 km/h. Alors que par ailleurs, la C3 y excelle, comme sur tout bon revêtement. Là, ses suspensions souples y sont très agréables. Il y a beaucoup de débattement, et la caisse penche dans les virages, mais ce n'est pas gênant. Pour un jeune conducteur, cela peut même être informatif, lui signifiant sa vitesse. Il reste que ces suspensions douces demandent une conduite douce. Devant une grosse irrégularité de la chaussée, la voiture réagit sèchement. C'est là qu'on regrette l'hydropneumatique, ou... Une vieille 2CV.
Consommation, efficacité énergétique
Nous avons commencé par mesurer la consommation maximale, soit sur un trajet autoroutier de 147 km, où nous avons trouvé une moyenne très valable de 6,9 l/100 km. Nous sommes tombés juste sous la barre des 5 l/100 km sur un parcours routier à 90 km/h, et en ville, avec une conduite sage, bien aidée par un moteur qui tourne bien à 2000/2500 tr/mn, l'automobiliste moyen consommera moins de 6 l/100 km. Il n'y aura donc pas eu de miracle, mais on peut écrire que les objectifs ont été atteints. Pour une voiture de cette taille, sans technologie particulière, les valeurs sont dans la norme.
Conclusion
Nous allons ici nous répéter, mais chose rare pour le segment, le meilleur point de la C3 à nos yeux est dans son style original. A commencer par son volant. Il est marrant avec son grand centre carré et ses 3 branches épaisses à boutons. On apprécie ensuite que Citroën ait fait très fort sur les possibilités de personnalisation. La liste des options aussi, est très longue, avec des équipements inhabituels pour le segment, comme le système de surveillance de l'angle mort, la reconnaissance des panneaux de signalisation, ou carrément novateur avec la
Connected Cam. Enfin, on se réjouira par avance d'une bonne fiabilité attendue, puisqu'au delà de la garantie contractuelle classique, il est possible de souscrire à une extension jusqu'à 175 000 km ! Alors bien sûr, la Citroën C3 n'est pas hybride, mais pour beaucoup d'automobilistes, cette combinaison d'une belle présentation, d'un bon équipement et la promesse de marcher longtemps fera tilt.
Laurent J. Masson
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