Toyota Prius hybride rechargeable - Essai détaillé - La plus sobre de toutes !
Ses points forts
La consommation la plus basse jamais mesurée par MoteurNature !
Douceur de fonctionnement
Efficacité de la recharge solaire
Très bons feux avants à LEDs |
Ses points faibles
Accoudoir arrière trop bas
Petit coffre
Comportement routier trop axé sur le confort
Performances modestes
Commande des différents modes |
Historique et présentation
Essai de 4 jours, 731 km parcourus.
Si la
Prius en est à sa quatrième génération, ce n'est que la seconde génération pour la version rechargeable, mais celle-ci a visiblement plus d'ambition que la précédente, puisqu'on lui a donné un look à part. La poupe et la proue sont complètement différentes de la Prius standard, et nous avons personnellement beaucoup apprécié l'avant, avec les 8 petits phares en enfilade, qui nous ont rappelé les 6 phares qu'avaient naguère les Citroën SM. L'emploi de LEDs permet de faire des blocs optiques beaucoup plus petits qu'on ne le pouvait avant, tandis qu'à l'arrière, la Prius rechargeable affiche une signature lumineuse unique à ceux qui la suivent.
Une bonne et grande nouvelle, inattendue aussi, est que cette Prius IV rechargeable est moins chère que l'ancienne version. Le tarif Toyota de juin 2014 mettait la Prius rechargeable à 37 300 € en finition
Dynamic, et 43 400 € en finition
Lounge. En juin 2017, il n'y a plus qu'une seule finition, mais à seulement 36 900 €. Bravo ! Ce progrès est remarquable, parce que la Prius IV n'est pas moins chère que la III. C'est donc cette version rechargeable qui est devenue plus accessible, en dépit de prestations substantiellement accrues.
La technologie
La Prius, on connait, et la différence de cette version rechargeable était simple. Une batterie de capacité accrue pour donner de l'autonomie moteur essence coupé. Mais cette version va plus loin, puisqu'elle ajoute un engrenage. Toutes les Prius ont toujours eu 3 moteurs, un essence et deux électriques, mais il n'y avait normalement qu'un seul électrique qui servait à la propulsion. Le second moteur électrique était plutôt destiné à recharger la batterie. Mais ses fonctions ont ici été étendues, il peut aussi servir à la propulsion, et de manière habituelle. Enmode électrique, on a donc plus de puissance, puisqu'on a celle, cumulée, de ces 2 moteurs.
Seconde grande nouveauté, la capacité de la batterie en très nette hausse, de 4,4 à 8,8 kWh. Cette Prius propose donc mieux que la VW Golf GTE (8,7 kWh), mais moins bien que la Passat GTE (9,9 kWh). On retiendra surtout que cette capacité est double de celle de l'ancien modèle. Cela fait 100 % de progrès, mais qui dit mieux ? Enfin, comme la Fisker Karma, la Prius rechargeable reçoit en série (du moins en France) un toit recouvert de cellules photovoltaïques. On rechargera donc la batterie chaque fois que l'auto est sous le soleil. Formidable !
Intérieur et équipement
Notre voiture d'essai possédait un joli intérieur bicolore, ce qui ajoute toujours de la gaieté, mais la qualité du revêtement des sièges pourrait être plus riche pour une auto de plus de 30 000 €. Il paraît cependant très durable. A côté de cela, la grande surprise est que cette Prius n'est qu'une 4 places. Ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi. Les Porsche Panamera sont toutes comme cela, et personne ne s'en plaint. Mais on peut s'interroger sur les cobayes qui ont servi à dessiner l'accoudoir central. Pouvaient-ils se gratter le mollet sans plier le dos ? Parce que tel quel, cet accoudoir est totalement inutilisable. Il est beaucoup trop bas. Il faudrait le surélever de 10 centimètres pour que le coude vienne naturellement reposer dessus. Toyota doit bien le savoir, sa Mirai a elle aussi l'arrière de son habitacle aménagé pour seulement 2 occupants, mais là tout va bien, avec un accoudoir à la bonne hauteur.
Et nous n'étions pas au bout de nos surprises, puisque derrière il y a le coffre, et là, il y en a une mauvaise. Il a fallu trouver de la place pour loger la batterie plus grande, et le coffre en a souffert. Ecrivons franchement que nos mots sont insuffisants. L'automobiliste intéressé doit se rendre chez le concessionnaire, et voir par lui-même s'il peut se satisfaire d'un coffre de cette taille. On peut y mettre 2 bagages cabine standards (55x25x45 cm), et 3 petits sacs souples de moindre dimension. Si on rabat les sièges arrières, le plancher du coffre est plus haut que les dossiers rabattus... Cela change la définition de l'auto. Nous avions toujours considéré la Prius comme une familiale, et la Prius IV est une excellente familiale, avec une banquette arrière spacieuse, et un vaste coffre, mais... Cette version rechargeable n'en est plus une. Cette Prius sera néanmoins suffisante pour un couple qui voyage léger, et dont les enfants, pas plus de deux, sont en bas-âge, et dans des sièges spécifiques.
Performances et tenue de route
Où on commence une nouvelle fois par remarquer la douceur formidable des hybrides Toyota. Il y a un ou deux moteurs électriques de propulsion, un moteur essence qui démarre et qui se coupe, qui recharge la batterie ou emmène l'auto, mais de tout cela, le conducteur n'en a jamais conscience. Aucun heurt, aucune vibration, Toyota maîtrise pleinement son sujet, et presque toute la concurrence reste derrière. Cette nouvelle génération progresse même nettement, avec plus de puissance en mode électrique, et aussi moins de bruit. La propulsion électrique a toujours été très peu bruyante, mais Toyota a aussi travaillé à réduire tous les autres bruits, de roulement et autre. Cela s'entend. Ou cela ne s'entend pas, plutôt. Maintenant, il reste qu'on peut regretter qu'en mode hybride, lequel est rappelons-le, le mode normal, la puissance soit restée modeste. Une VW Golf GTE est autrement plus nerveuse, idem la Chevrolet Volt (l'ancienne, on ne connaît pas la nouvelle en Europe). Bon point par contre pour la regénération au lever de pied de l'accélérateur, qui est très faible, et c'est bien. Il n'y a rien de plus énervant que ces électriques qui se mettent à freiner brusquement toutes seules. Avec la Prius, on écrase l'accélérateur au feu vert, et 5 secondes plus tard, on lève le pied, et on continue emporté par l'élan, sans rien consommer.
En parfaite liaison avec les accélérations, le comportement routier n'est pas très excitant. La Prius IV présentait une bonne amélioration, nous l'avions trouvé stable et précise, mais avec le surpoids de la batterie à l'arrière, cette version rechargeable nous donne l'impression d'être revenu en arrière. Comme si nous ne conduisions plus une Prius IV, mais plutôt une Prius III. La voiture prend nettement plus de roulis, et les mouvements de caisse ne sont pas assez contrôlés. L'automobiliste qui apprécie une conduite dynamique devra s'en tenir à la Prius non rechargeable. Surtout que les pneumatiques n'aident pas, bien au contraire. Il y a un choix de jantes sur la Prius standard, et celle que nous avions essayé avait des gommes de 17 pouces, mais la rechargeable n'est disponible qu'avec des jantes de 15 pouces, chaussées de Toyo Nano sur notre voiture d'essai. Nous avons été stupéfait d'entendre ces pneus crier grâce dans un rond-point pris sans enthousiasme particulier. Pas possible ! Nous approchions de la limite d'adhérence ? Mais nous ne roulions pas vite ! Nous serions passé sans bruit dans une Prius non rechargeable chaussée de 17 pouces, et... Facilement 10 km/h plus vite avec une Golf GTE.
Ensuite, si nous avons eu beau temps pendant toute la durée de notre essai, nous avons tout de même fait quelques kilomètres sur chaussée humide, où nous n'avons pas pu éviter de faire cirer les pneus au démarrage... Nous avions déjà vu cela avec des Michelin Energy Saver. Il y a de plus en plus de constructeurs qui cèdent au mirage des pneumatiques à faible résistance au roulement, mais pour des raisons de sécurité, nous recommandons vivement à tous nos lecteurs de prendre plutôt des pneus standards. Dernier grief, la Prius rechargeable reçoit en série un dispositif de lecture des panneaux de signalisation. S'il y a un panneau limitant la vitesse à 70 km/h, on voit un rappel de ces 70 km/h sur le tableau de bord. Mais le drame est que ce système ne sait pas reconnaître les panneaux d'entrée de ville. Sur des départementales, il nous est arrivé plusieurs fois de voir un panneau 70 km/h, à 200 mètres avant l'entrée d'une petite ville. Mais le système ne sachant pas voir ensuite que nous entrions en ville, nous en avons traversé plusieurs, à 50 km/h comme la loi l'exige, mais avec une limite de 70 km/h affichée au tableau de bord... Pour compenser, la Prius rechargeable a une immense qualité : ses phares. Tout LEDs, avec un faisceau intelligent qui rétrécit avec la vitesse, ils éclairent d'un blanc blanc, parfait. L'herbe des talus est plus verte, et roulant de nuit, le dernier soir de notre essai, avec la Prius qui nous avait dressé à une conduite sage (oui, la Prius fait cela), la combinaison de cette lumière idéalement blanche, avec la douceur et le silence de sa propulsion, nous avons eu le sentiment d'être dans une voiture de grande qualité. Définitivement haut de gamme.
Consommation, efficacité énergétique
Ou le plus important. Une faible consommation a toujours été la première raison d'achat d'une Prius, et après avoir constaté plusieurs défauts, il nous fallait un chiffre exceptionnel pour établir que les concessions faites à l'habitabilité et aux performances ne l'avaient pas été en vain. Nous n'aurons qu'un mot, cette Prius rechargeable est diabolique. Nous avons fait trois fois le plein, et le dernier était exactement de 6,66 litres. Après avoir parcouru 215 km batterie déchargée, dont plus de 50 km sur l'autoroute, c'est moins que ce que nous avions mesuré avec la Prius standard, et c'est aussi la consommation la plus basse jamais enregistrée par
MoteurNature. Et le détail est tout aussi impressionnant.
La voiture a trois modes de fonctionnement. Le mode hybride normal, le mode recharge et le mode électrique. Mais Toyota veut-il que l'automobiliste passe de lui-même d'un mode à l'autre ? La commande pourrait être plus ergonomique. Pourquoi ne pas l'avoir associé au levier de vitesses ? Nous avons pris la voiture batterie déchargée, et nous n'avons jamais eu l'opportunité de la brancher, mais cela ne nous a pas empêché d'essayer le mode recharge. Nous l'avons fait à deux reprises. Dans ce mode, le moteur essence tourne en continu, mais à chaque occasion que sa puissance n'est pas utile à la propulsion, il recharge la batterie. Le temps de recharge est donc très variable, en fonction des conditions de circulation. Nous avons mesuré 22 km pour recharger la batterie sur un parcours urbain, et 33 km sur un parcours routier rapide. Pour ce qui est de l'autonomie sur la batterie, nous avons relevé 38, puis 35 km.
Un mot ensuite de la recharge par les cellules photovoltaïques sur le toit. On dira d'abord qu'il faut y penser. Ce n'était pas malin de notre part, mais nous avons pris l'auto et nous sommes allés faire une course au supermarché. Ce n'est qu'après avoir refermé la porte que je me suis rappelé qu'il y avait un panneau solaire sur le toit, et que je n'aurais pas dû me garer au parking souterrain... Car l'efficacité du système est bien réelle, en plus de susciter la curiosité des gens. En un week-end au Touquet, du vendredi midi au lundi midi en fin de printemps, la voiture a récolté 1,6 kWh. C'est excellent. On peut estimer qu'on gagnera plus de 100 kWh dans l'année (avec la voiture toujours dehors !), voire même plus pour les habitants du Sud de la France. En branchant l'auto sur le secteur, on rechargera en environ 2h30, mais donc rien qu'en laissant la voiture au dehors, on récupérera de quoi rouler quelques 75 km dans l'année. L'automobiliste qui veut optimiser devra donc se doter d'une prise de recharge en extérieur, et non dans son garage.
La consommation d'essence maintenant, et d'abord pendant les phases de recharge de la batterie. Nous n'avons pas passé le cap des 9/l 100 km à l'ordinateur de bord, alors que nous avions relevé 12/13 l/100 km dans les mêmes conditions avec une Audi A3 e-tron, et 17/18 l/100 km dans un Mitsubishi Outlander PHEV. La Prius s'affirme de très loin comme la plus sobre, et c'est encore plus vrai avec la batterie déchargée. Batterie déchargée au départ, et batterie déchargée à l'arrivée, cette Prius rechargeable, avec sa grosse batterie, est la seule et unique voiture avec laquelle nous avons pu constater une consommation de moins de 3,5 l/100 km, en usage réel, sur la route, sans faire attention, consommation mesurée à la pompe.
Conclusion
Avec son nez de requin, la Prius rechargeable est une voiture. qui attire l'attention. Par trois fois, au Touquet, à Boulogne sur Mer et à Abbeville, des gens sont venus pour nous en parler.
Elle est belle votre voiture ! Les panneaux solaires, cela marche ? Et alors qu'au début de notre essai, nous avions pensé que nous ne l'aimerions pas, parce que le coffre est petit, parce que ses qualités routières sont en dessous de nos attentes habituelles, nous avons finalement été conquis. Il faut adopter une conduite calme, et la Prius est agréable. La voiture pousse à cela d'ailleurs. Nous avons terminé notre essai en roulant plus doucement que nous ne l'avions commencé. Enfin, l'argument massue est la consommation record. Nos convictions écologiques, l'intérêt financier, comment ne pas se laisser convaincre ?
Laurent J. Masson
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