Ford Focus EcoBoost 125 ch Automatique 8 vitesses - Essai détaillé - Une nouvelle référence
Ses points forts
Douceur de la boite automatique Rafinement du moteur 3 cylindres Caractère familier Habitabilité Equipement Sièges chauffants formidables
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Ses points faibles
Confort de la finition ST-Line Consommation supérieure au diesel
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Historique et présentation
En 1989, si quelqu'un m'avait demandé si les voitures électriques seraient nombreuses sur les routes dans 30 ans, j'aurais probablement répondu par l'affirmative. Mais si quelqu'un m'avait demandé si en 2019, on aurait des familiales emmenées par un petit moteur 3 cylindres associé à une boite automatique à 8 vitesses, je suis certain que j'aurais dit que ce ne serait pas possible. Mais j'aurais eu bien tort, puisque je viens d'en conduire une. J'emploie aussi le terme de
familiale, qui n'est pas le qualificatif usuel pour une Focus, mais à chaque nouvelle génération, la Focus a pris des centimètres, et alors que la famille moyenne européenne ne croit plus (c'est même le contraire), il n'y a plus à hésiter à qualifier la Focus de familiale. La banquette arrière est accueillante, les portières s'ouvrent largement pour y accéder, et il y a de la place pour les jambes. Oui, familiale.
La technologie
Nous trouvons ici le fameux 3 cylindres
EcoBoost de Ford. Ce petit bloc a de nombreuses fois été primé pour ses multiples qualités (il aura notamment reçu le titre de
Engine of the Year), il existe dans la Focus en versions 85, 100 et 125 ch, c'est cette dernière version que nous essayons ici. La puissance parait très élevé par rapport à la cylindrée, de seulement un litre, 125 ch/l, mais c'est avec des moteurs comme celui-ci qu'il faut réapprendre notre échelle des valeurs. Cette mécanique est en effet en production depuis plusieurs années, et ce n'est nullement une mécanique stressée. La grande nouveauté étant son association avec une boite automatique à 8 rapports. C'est là presqu'une surprise, si on considère qu'en principe, une boite avec autant de vitesses n'est nécessaire que sur un moteur ayant une plage de régimes étroite, on pense en premier lieu à un diesel. Ce n'est pas le cas ici. On est vraiment dans le registre de l'optimisation de l'efficacité énergétique, avec un très grand nombre de rapports pour maintenir le moteur dans sa phase de fonctionnement optimal, sans que cela soit imposé par la recherche des meilleurs performances. Enfin, chose étonnante, à la limite de l'incroyable même, ce 3 cylindres a la faculté de désactiver automatiquement un cylindre en charge partielle. Il n'en reste donc plus que deux. Mais rien ne le dit au tableau de bord, et rien non plus n'est perceptible au volant.
Intérieur et équipement
Je trouve tout, je comprend tout. Certains trouveront l'habitacle de la Focus, et notamment sa planche de bord, trop classique, sans imagination, mais nous ne sommes pas de cet avis. Le tableau de bord de la Focus est même appréciable, à ce qu'on peut l'appréhender sans aucune interrogation. Parce que tout y est intuitif, avec des commandes qui ressemblent à ce à quoi elles doivent ressembler. Peugeot a inventé son i-Cockpit, on voit de plus en plus d'écrans tactiles multi-poly-omni-fonctions, il faut parfois regarder dans le manuel de bord pour trouver ce qu'il est impossible de trouver autrement, rien de tout cela dans la Focus. Avec de gros compteurs à aiguille bien lisibles, voilà une auto simple d'emploi ! Mais pas sans sophistication, grâce à l'interface SYNC 3, qui est un modèle de genre pour sa facilité à associer un smartphone avec l'auto. On peut appeler un correspondant, ou programmer la navigation avec la voix. Cela marche très bien aussi longtemps que l'on s'en sert comme il est prévu que l'on s'en serve, encore que lorsqu'on sert bêtement avec le doigt, pour faire défiler la carte, l'affichage pourrait être plus rapide.
A côté de cela, on constate que l'équipement de la Focus s'est considérablement enrichi. Aide au stationnement (avec contrôle de la marche et de la direction), régulateur de vitesse adaptatif, reconnaissance des panneaux de signalisation, aide au centrage dans la voie, affichage tête haute... Notre essai précedent d'une Focus date de 2015, mais avec l'ajout de ces nouveaux équipements, il nous semble remonter bien plus en arrière. Nous constaton s aussi l'absence de levier de vitesses, et son remplacement par une molette rotative. Cela, nous ne sommes pas sûrs que ce soit un progrès, mais peut-être sommes nous trop habitués aux leviers en ligne traditionnels ? Nous regrettons aussi la disparition d'un classique levier de frein de parking, mais toutes les voitures sont comme cela aujourd'hui... Une chose absolument fantastique maintenant, ce sont les sièges chauffants. Ils sont très puissants, et hyper rapides. Aucune voiture française n'en a de pareil ! En plus, ils ne se réinitialisent pas quand on coupe le contact. Si donc, on les a laissé le soir, pas besoin de les rallumer le matin. On démarre la voiture, et hop, les sièges chauffent fort en une petite poignée de secondes.
Performances et tenue de route
La Ford Focus a un comportement très sain. C'était déjà vrai avec l'ancien modèle, et cela l'est encore plus avec cette nouvelle mouture. Ford est réputé pour l'excellence de la tenue de route de ses modèles ST et RS, mais la Focus de base, déjà, est une très bonne routière, avec une direction douce et précise. Un petit bémol cependant, pour la finition
ST-Line de notre voiture d'essai. Ce pack ajoute une suspension sport, et des pneumatiques taille basse, ils sont à notre avis surperflus sur une Focus automatique de 125 ch. Ceci n'est pas une voiture sportive, alors autant privilégier le confort. Car c'est précisément le gros point fort de ce groupe propulseur. Le confort et le raffinement. Le moteur n'a que 3 cylindres, et on associe habituellement cette architecture les qualificatifs de bruyant, de vibrant, mais il n'y a rien de tout cela ici. Même, pour un conducteur tranquille, qui reste toujours sous les 3000 tr/mn, il lui sera impossible de jamais deviner qu'il n'a qu'un 3 cylindres sous son capot. Et sous 2000 tr/mn, ce moteur se fait tout simplement totalement oublier.
L'association avec la boite automatique à 8 vitesses ensuite, ne souffre d'aucune critique. Sur un trajet péri-urbain moyen, on se retrouve facilement en cinquième, voire en sixième, mais si on enfonce l'accélérateur, on revient très vite en troisième. La boite sait rétrograder de plusieurs rapports d'un coup, et sans heurts. A la limite, ce seront les brusques montées en régime qui surprendront. Encore qu'elles ne sont jamais envahissantes. Nous avions d'abord remarqué la discrétion du moteur, mais en y réfléchissant, il n'y a pas que lui qui mérite des éloges. La Focus est remarquablement bien insonorisée. On n'entend pas le bruit des pneumatiques sur la chaussée, ni rien. Avec le petit moteur EcoBoost qui est toujours très volontaire, on n'hésitera pas à faire de longs voyages.
Consommation, efficacité énergétique
Là, nous n'étions sûrs de rien. Les petits moteurs turbo-essence ont souvent des valeurs de consommation très variables, et avec une boite automatique, nos interrogations n'en étaient que plus grandes. Nous avons relevé 3 valeurs. Consommation sur route : 5,5 l/100 km, sur l'autoroute à 135 km/h : 8,2 l/100 km, et enfin en ville, dans une circulation parisienne qui était ce jour là particulièrement horrible (encore que cela devienne quotidien !), c'est monté à 9,9 l/100 km. Dans l'absolu, c'est bien, ce sont de bons chiffres pour une essence automatique non hybride, mais nous ne pouvons nous empêcher de penser que nous aurions consommé moins avec le diesel ! Nous avions d'ailleurs consommé bien moins lors de notre
essai d'une Focus diesel en 2015... Le diesel est toujours disponible sur la Focus de 2019, et pour tous ceux qui roulent beaucoup, en dépit du diesel-bashing ambiant, il serait difficile de ne pas le recommander... Mais pour les autres, ou ceux qui roulent essentiellement en ville, la douceur d'utilisation de cette Focus automatique sera l'argument déterminant.
Conclusion
L'essai de cette Focus nous aura appris 2 choses. La première est que le modèle a nettement progressé dans cette nouvelle genération. Habitabilité, équipement, tenue de route, silence de fonctionnement, aucun acquéreur d'une auto de ce segment ne peut manquer de prendre la Focus en considération. La seconde est que le débat essence/diesel n'est pas clos. Moindre consommation, ou silence et raffinement de fonctionnement, avec de plaisantes montées en régime, il faut choisir et... Avec la dernière norme Euro 6d, il est difficile de prendre position sur le seul argument des émissions toxiques à l'échappement. On se réjouit donc que Ford propose encore le choix essence ou diesel, et on souhaite que ce choix soit encore offert longtemps. Avec aussi le choix entre berline et break (qui a une vaste capacité de 1653 litres), il y a une Focus qui va bien pour la majorité des automobilistes.
Laurent J. Masson
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