Renault Clio Blue dCi 85 - Essai détaillé - Machine à rouler à la sobriété record
Ses points forts
Sobriété record Qualité de la présentation Raffinement de la conduite Option affichage minimal sur l'écran |
Ses points faibles
Performances modestes Reflets des aérateurs Réservoir de seulement 39 litres |
Historique et présentation
Ils ont bien fait les choses chez Renault. Pour comparer les motorisations, nous en avions en effet demandé à essayer une Clio essence puis une Clio diesel, et les 2 voitures qu'on nous a confié sont absolument identiques. Même finition
Zen, et même couleur ! La seule différence visible est dans les jantes, mais cela ne nous semble pas très important. Si nos publications sont décalées, il ne s'est en fait passé que 10 minutes entre le moment où j'ai quitté le volant de la Clio essence, et celui où j'ai pris celui de sa soeur diesel. J'ai démarré en toute confiance, ce qui fut une belle erreur puisque la voiture fit un soubresaut. La Clio essence possède en effet une boite à 5 vitesses, avec la marche arrière en bas à droite, alors que la Clio diesel a une boite à 6 rapports, avec la marche arrière en haut à gauche. J'avais tenté de quitter ma place en mettant la sixième... Fallait regarder la boule du levier de vitesses...
Dans cette finition Zen, qui est actuellement la seule disponible avec ce moteur 1.5 Blue dCi 85, cette Clio 5 portes est affichée à 19 300 €. Soit 1500 € de plus que la version essence, et nous trouvons cet écart un peu élevé. Alors certes, le moteur a un cylindre de plus, et la boite de vitesses a un rapport supplémentaire. De plus, la dépollution d'un moteur diesel requiert une plus grande sophistication que celle d'un moteur essence. Peut-être que cela vaut 1500 € après tout... Avant d'aller plus loin, nous recommandons à nos lecteurs de lire (si ce n'est déjà fait) notre
essai de la Clio TCe 100 essence, puisque nous nous focaliserons maintenant sur les différences entre ces 2 autos, visuellement si semblables, mais qui se révèlent dans la pratique avoir des personnalités bien distinctes.
Performances et tenue de route
La différence la plus immédiatement perceptible est dans les courbes de couple. Le 3 cylindres turbo-essence est creux à bas régime, alors que le diesel est au contraire bien rond. On monte très vite les rapports. Sur un parcours urbain, j'ai été plus souvent en quatrième avec la Clio diesel, que je n'ai été en troisième avec la Clio essence (et sur laquelle, je n'ai jamais passé la quatrième). Revers de la médaille, il faut jouer souvent du levier de vitesses... Ensuite, je décris mes remarques dans l'ordre où je les ai ressenti, il y a beaucoup plus de frein moteur avec le diesel. Ce que je déteste ! Comme sur les électriques qui freinent toutes seules lorsqu'on lève le pied de l'accélérateur, et qui empêchent (!) de profiter de l'inertie offerte par l'élan d'une masse en mouvement. On compte cependant sur la sobriété du diesel pour compenser.
La puissance est modeste. On ne le remarque pas en ville grâce à la souplesse de la mécanique, et c'est aussi acceptable sur la route, mais sur l'autoroute, 85 ch, c'est peu. Sans dire que c'est insuffisant, nous dirons que cette Clio diesel n'est pas trop amusante à mener. Elle est plus dans l'optique d'être un bon outil, avec au dessus la version Blue dCi 115 pour les automobilistes plus exigeants. Ou bien sûr la version essence, qui avec la faculté de monter bien plus haut dans les tours est plus enthousiasmante. Côté comportement, la documentation Renault dit que la diesel fait 99 kg de plus que l'essence, mais la différence n'est guère perceptible. A la limite, sur une route bosselée, la diesel est plus agréable parce qu'elle rebondit moins. Au rayon des petits défauts, le Stop & Start est moins bien géré que sur la Clio essence. Nous avons calé 3 fois au démarrage avec cette Clio diesel, alors que cela ne nous était pas arrivé avec celle à essence. Mauvais réglage ou maladresse de notre part, nous ne sommes sûrs de rien.
Consommation, efficacité énergétique
En ville tout d'abord, nous avons relevé une consommation de 5,1 l/100 km. Sans faire aucunement attention. Mais c'est ce que nous avons cherché dans un second temps. Obtenir la consommation minimale, et nous n'avons pas été déçus ! Sur un trajet entre Senlis et Villeneuve d'Ascq, sans prendre l'autoroute, nous avons relevé une consommation franchement ridicule de 3,1 l/100 km. Nous n'avions jamais relevé une valeur aussi faible. C'est notre nouveau record ! Ce résultat exceptionnel nous incite à modifier notre programme, pour rouler plus et valider ce résultat, et le lendemain, nous allons en Normandie au lieu de redescendre vers Paris.
Toujours sur le réseau secondaire, sans prendre l'autoroute, nous parcourons quelques 250 km avec une consommation de 3,2 l/100 km. Ce n'est donc pas encore cette voiture que dirons du mal du diesel. La Clio essence avait un autocollant Crit'Air 1, et cette diesel est Crit'Air 2, mais pour celui qui fait beaucoup de route... Le diesel conserve un avantage tout à fait substantiel. Le réservoir fait 3 litres de moins que l'essence, seulement 39 litres, mais cette Clio diesel permet de faire Paris/San Remo sans ravitailler, avec quelques 60 € de carburant, qui dit mieux ? On précise tout de même que c'est en roulant avec une douceur que tout le monde n'aura pas la patience de supporter sur un long trajet, et qu'en roulant au régulateur à 135 km/h, la consommation ressort à 4,5 l/100 km. Cette Clio diesel est peut-être à réserver aux hypermilers...
Conclusion
Le dégivrage de la lunette arrière se coupe trop vite, il faut toujours le relancer une seconde fois. Et il y a toujours cette vision désagréable des cerclages des aérateurs de la planche de bord qui se reflètent dans les rétroviseurs extérieurs. La Clio V n'est donc pas exempte de défaut, mais avec un raffinement inédit sur une petite Renault, et cette mécanique diesel hyper sobre, elle est devenue une sacrée machine à rouler. Pour un couple qui se relaie au volant, il est possible de traverser l'Europe en un temps record, et à très peu de frais. Seule une électrique coûterait moins chère à l'usage, mais avec l'obligation de composer avec les temps de recharge sur un long voyage. Dans les immatriculations de voitures neuves, la baisse du diesel s'est arrêtée, et... On comprend pourquoi. Aussi longtemps que le diesel établira des records de consommation, il restera digne d'intérêt.
Laurent J. Masson
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