| Ses points forts Grande autonomie Habitabilité à l'avant Reprises Très bons phares |
Ses points faibles Chère à l'achat Amortissement sur mauvaise route |
Corsa. 2 syllabes. Un nom court, facile à prononcer, qui évoque la course ou... Un plat, un vin, corsé, c'est un super nom pour une voiture. Mais, comment ? Les voitures d'essai sont d'un gris industriel ? Ach, la Corsa est une allemande. C'est une voiture sérieuse. C'est aussi une grosse auto. On avait dit au lancement de la dernière Polo qu'elle était une petite Golf, on peut aussi le dire de cette Corsa. Cette génération vient d'être restylée, la marque en a profité pour revoir sa version électrique, en lui donnant plus de puissance, et plus de batterie. Pour aller plus vite et plus loin, voilà qui ne peut que nous plaire.
L'Opel Corsa existe toujours avec de classiques motorisations essence, avec ou sans turbo. Il y a ensuite la motorisation électrique de base, 100 kW et batterie de 50 kWh, qui avait été lancée il y a 3 ans, et puis donc ce nouvel ensemble moteur 115 kW (156 ch) et batterie de 51 kWh, avec une toute nouvelle gestion pour offrir de bien meilleures prestations que la simple augmentation brute des chiffres ne laisserait supposer. C'est plus 15 % de puissance, et plus 2 % de batterie, mais l'autonomie WLTP grimpe de 357 à 405 km. 11 % en plus ! Bravo aux ingénieurs qui ont calculé les liaisons moteur/batterie.
Ce restyling de mi-carrière pour cette génération de la Corsa a amené une nouvelle face avant, avec le look noir Vizor qui est la marque des dernières Opel. Il ne nous semble pas aussi bien intégrée que sur une Mokka, mais il donne quand même un solide coup de jeune au modèle, plus de personnalité aussi. Mais le point important est que les feux sont désormais tout LED, qu'ils éclairent super blanc, et loin. C'est une grosse amélioration. A bord, l'écran central est plus grand, il a désormais une diagonale de 25 cm. L'instrumentation est 100 % digitale, elle est aussi plus rapide grâce à l'emploi de la plateforme Snapdragon Cockpit, de Qualcomm. On regrettera pourtant que l'indicateur de puissance (et de regénération) ne soit pas plus gros. C'est juste une barre latérale sur la gauche, c'est maigre. Notre voiture d'essai avait ses sièges partiellement en alcantara du plus bel effet, et s'il y avait de nombreux plastiques durs, rien ne faisait cheap. La Corsa n'est certes pas une voiture de luxe, mais pour le premier modèle de la gamme Opel, c'est un beau départ.
Il est temps de se mettre au volant, et j'ai là une bonne surprise. Mon dos étant ce qu'il est, j'ai besoin d'incliner fortement le dossier du siège, et pour ne pas être assis trop bas, je dois aussi lever le siège, et rapprocher le volant. Dans très peu de voitures, j'arrive à me trouver une position confortable, mais la Corsa est l'une d'elles. Les réglages du siège ont une grande amplitude, idem ceux du volant. Bravo. L'habitabilité est un peu moins bonne à l'arrière, elle est pourtant supérieure à celle d'une Peugeot 208, ou d'une Renault Zoé. Mais le coffre vient rappeler que la Corsa n'est qu'une citadine. Il est déjà d'un volume modeste dans la Corsa essence, 309 litres, et seulement 267 litres dans cette version électrique. Le volume disponible atteint tout de même 1042 litres en repliant les sièges arrières.
L'essai a lieu dans la région de Tours. On sort de l'agglomération, des petites routes, des petits villages. A la sortie de l'un d'eux, j'enfonce l'accélérateur à fond. C'est là qu'on mesure la différence incroyable avec la Corsa essence. Sur toutes les citadines, les performances sont presque toujours médiocres, avec des petits moteurs qu'il faut cravacher pour que cela avance. On est vraiment dans un autre univers avec la Corsa électrique. Le constructeur annonce le 0 à 100 km/h en 8,1 secondes, et c'est un fait qu'avec cette motorisation électrique de 156 ch, l'auto affiche des reprises, et un confort d'utilisation, totalement inconnus d'un conducteur de Corsa (ou de quelque autre citadine). Et puis le silence, cela change du bruit des 3 pattes qui sont désormais la norme sur ce segment.
La tenue de route est globalement bonne, la voiture prenant peu de roulis, et elle offre un bel agrément de conduite. Du moins tant que le revêtement est bon, parce que l'amortissement est un peu faible. Bon, c'est une allemande, alors comme presque toutes les allemands, la suspension est ferme. Tout est monté rigide. Mais cette rigidité se fait trop sentir sur une route bosselée, une suspension sachant mieux absorber les irrégularités serait appréciable. Mais peut-être que les partisans du "confort à l'allemande" trouveront que c'est bien. Il n'y a pas à proprement parler de réglage de la regénération d'énergie au freinage, juste un mode B sur le sélecteur de vitesse, mais cela ne m'a pas manqué. Telle quelle, la Corsa regénère très peu, et c'est bien. Parce qu'il n'y a pas de regénération sans perte. C'est en sachant profiter de son élan qu'on consomme le moins. Et sur ce même registre de l'efficacité énergétique, il faut souligner la pompe à chaleur montée en série (pour le chauffage). C'est le système le plus efficient, et j'aurais eu le plaisir de constater son efficacité pour réchauffer vite l'habitacle.
L'autonomie officielle de 405 km était prometteuse, mais on sait qu'il faut toujours prendre ces valeurs officielles avec des pincettes. Quand je suis parti, batterie à 100 %, l'autonomie indiquée au tableau de bord était de 400 km. Je fais exactement 100 km, et je suis épaté de lire que le niveau de charge batterie est encore de 75 %. Même si bizarrement, l'autonomie restante n'est en même temps plus que de 284 km. Bon, on retiendra une autonomie réelle de plus de 350 km, ce qui est déjà beau. Encore que je n'étais pas encore allé sur l'autoroute. Je n'ai pu y faire qu'un court passage, de seulement 26 km, où j'ai relevé une consommation de 12 % de batterie. Un parcours autoroutier de 200 km paraît donc faisable, ce qui aurait été difficile avec une Peugeot e-208 avec l'ancienne motorisation 100 kW (136 ch). Cette nouvelle motorisation 115 kW (156 ch) a réellement plus d'autonomie. Elle est plus sobre. Côté recharge, cela prendra 3h10 sur une borne triphasée en 11 kW, ou 7 heures sur une wallbox 32A plus courante. Et côté recharge rapide, la Corsa accepte un courant jusqu'à 100 kW.
Ma première pensée est que la Renault Zoé est enfin battue. Et il est bien temps, elle est ancienne. Mais j'avais été déçu après mon essai de la Peugeot e-208 136 kW, parce que si elle était très comparable à la Zoé, elle ne lui était pas supérieure. Cette Opel Corsa électrique de 156 ch, elle, elle est vraiment mieux. Plus habitable, plus performante et avec une meilleure autonomie. Son seul défaut en fait, qu'elle partage avec les autres petites électriques, est d'être cher. 38 100 €. Mais il y a une solution à cela, c'est de ne pas l'acheter. Il faut la louer. Avec ou sans option d'achat, contrat de 3 ou 4 ans, la majoration du premier loyer est payée par le bonus de l'état, et on arrive à des mensualités très raisonnables. Moins de 200 € par mois. Intéressant ? Certainement !
