Opel Mokka électrique - Essai détaillé - De la douceur sous un style ravageur
Ses points forts
Look accrocheur
Confort de suspension
Douceur en ville |
Ses points faibles
Pas d'affichage batterie en %
Petit tableau de bord
Petit coffre |
Historique et présentation
Ma voiture d'essai est noire. Noire, noire et noire. Je n'étais pas allé la prendre sur un parking, c'est un employé qui me l'a amené, et j'ai vu arrivé cette face avant toute noire devant moi, cela fait de l'effet. C'est la plus impressionnante des voitures de ce segment, et de loin. Et quand je peux la voir de profil, je découvre la bande rouge qui souligne l'arc du toit, je me dis que cela a une sacrée gueule. Il n'y a pas beaucoup de voitures qui se vendent uniquement sur leur look, mais on peut dire cela de l'Opel Mokka. C'est vraiment une voiture qui peut séduire au premier regard, et je commence mon essai avec un préavis favorable. C'est la seconde génération de l'Opel Mokka, et si la première n'avait pas laissé un souvenir impérissable, celle-ci a inauguré le nouveau style Opel avec la calandre
Vizor, fine et aggressive, plus encore dans cette livrée toute noire. Elle existe aussi en essence, son prix en électrique est de 42 000 €.
Technologie
Ici, il n'y a pas de secret, et pas non plus d'innovation. La Mokka utilise la plateforme modulaire commune de Stellantis, qu'on connaît déjà sur les Peugeot 208 et 2008, et qu'a tout récemment reprise la Jeep Avenger, voiture européenne de l'année en cette année 2023. C'est donc du tout bon, et on se réjouira surtout que si la technique est identique, cette Opel ne ressemble pas du tout aux modèles précités. Elle a bien une identité propre, avec un style unique. 4,15x1,80x1,53 m, les dimensions sont dans la bonne norme pour les besoins des européens, et le moteur électrique donne 100 kW (136 ch), avec un couple de 260 Nm. Avec la batterie d'une capacité de 50 kWh, l'auto est donnée pour une autonomie de 339 km, ce qui paraît très convenable pour ce segment.
Intérieur et équipement
La bande rouge sur les côtés pour souligner la ligne du toit, est déjà bien sympathique, et une bonne surprise est d'en trouver une autre dans l'habitacle. Il y a un cerclage rouge tout autour du tableau de bord, et c'en est presque surprenant parce que depuis plusieurs décennies, Opel nous avait habitué à des intérieurs uniformément noirs. C'était triste, mais on en est loin ici, puisque même sur les sièges, il y a des petites bandes rouges. Sur l'assise, et sur le dossier. Ma voiture n'est pourtant pas de la plus belle finition, et cela se constate par l'absence de tout système de navigation, mais cela ne me gène pas, puisque j'ai cela sur mon smartphone. Et j'échangerais tous les jours un habitacle gai et coloré contre un système de navigation. Surtout qu'il est possible d'afficher l'écran de son smartphone sur l'écran central du tableau de bord. Pour voir si c'était possible, j'aurais essayé de faire cela avec les données mobiles coupées, mais je n'y suis pas arrivé. Dommage.
S'il y a du rouge et que c'est chouette, il y a aussi du moins chouette, et c'est sur la partie passager de la planche de bord. Il y a une pièce en plastique qui est sensé imiter la fibre de carbone, mais qui en est une très pâle imitation. Un plastique d'aspect plus classique aurait été préférable. De retour au volant, le tableau de bord, plus précisément le boitier d'instrumentation me semble bizarre. Je pense qu'il devrait être plus grand. Et je suis soudainement pris d'un doute affreux. Parce que je me rappelle en effet de la première Mokka que j'avais vu, c'était une version essence, et je suis au regret de confirmer qu'elle avait un boitier d'instruments plus grand. Pour faire des économies (?), ou parce qu'il n'y a pas besoin de compte-tours sur une électrique (?), Opel a décrété que les Mokka électriques auraient des boitiers d'instruments plus petits que ceux des Mokka essence. Comme sur la BMW i3 ou la VW ID.3, il y a des décisionnaires chez les constructeurs, qui croient que les automobilistes qui choisissent l'électrique sont des automobilistes différents, et qu'ils n'ont ni le bsoin, ni le désir, d'avoir un grand tableau de bord informatif comme sur une voiture essence. Je ne suis pas de cet avis. Suis-je le seul ?
Oui, j'aurais apprécié une instrumentation plus large, surtout qu'il manque une information essentielle, le niveau de charge batterie exprimé en %. On ne l'obtient que lors des sessions de recharge. En temps normal, le tableau de bord n'affiche que l'autonomie restante en km, et il n'y a qu'un tout petit diagramme pour afficher le niveau de charge. Je suppose que c'est fait pour les jeunes. Ceux qui ne s'intéressent pas aux bagnoles, et qui n'achèteront cette Mokka que parce qu'elle a une super gueule (et on les comprend). Le segment des crossovers compacts est en plein boom, mais avec son look de voiture de Fantomas, la Mokka reste au-dessus de la mêlée. Pour autant, on prendra garde à ne pas la confondre avec un SUV. Le U de
utility n'est pas trop là. L'habitabilité aux places arrières ne bat aucun record, et le coffre est un peu petit. Avec un volume de 350 litres, il est inférieur à ceux d'une Peugeot 2008 ou d'une Renault Captur, mais l'une comme l'autre sont significativement plus longues. Et un bon point pour Opel, parce qu'il y a de la fantaisie chez la marque au blitz, sous la forme d'un requin au fond du vide-poches central.
Performances et tenue de route
Je l'avais bien remarque avant de m'installer au volant. La Mokka a des gros pneus. C'est bien. Des 215/60R17. J'ai toujours aimé les pneumatiques à flancs hauts, parce qu'ils sont presque toujours synonymes de confort. Je repense à la Peugeot 2008, qui repose sur la même plateforme que cette Opel, et que j'avais essayé avec des jantes de 18, avec des gommes taille basse. La conclusion incroyable de ces 2 essais est que l'Opel est plus confortable que la Peugeot. On a l'habitude de parler du confort à la française, des suspensions sèches des allemandes, et c'est alors ici le monde à l'envers, mais... C'est un fait. Alors peut-être que la Peugeot serait plus stable sur un circuit, mais l'automobiliste moyen n'y va jamais. La priorité doit logiquement être le confort sur les lieux d'usage les plus courants, et pour une auto de ce segment, c'est la ville et le péri-urbain.
Avec ses 4,15 m de longueur, la Mokka est remarquablement maniable, et c'est une qualité qui se marie très bien avec la réactivité immédiate d'une propulsion électrique. Là, il est dommage que comme chez Peugeot, il faille enclencher le mode Sport si on veut la pleine puissance (et, je la veux !). En mode Normal, on n'a que 107 ch sous le pied droit. Pour le reste, la chaine de traction se fait oublier. Les commandes étant très douces (la direction, surtout), la machine électrique silencieuse, et la suspension confortable, on pense vite à autre chose. J'aurais pourtant pensé à la progressivité incroyable d'une propulsion électrique, du fait du réglage intelligent du rampage au ralenti. Comme sur une automatique normale, si on lève le pied du frein, la voiture avance doucement. Ici, c'est pareil, sauf que l'auto avance encore plus doucement. Je l'ai fait en côte, la voiture avançait à 1 km/h, peut-être moins vite encore. Ce serait impossible avec une essence, le moteur calerait.
Consommation, efficacité énergétique
Comme toujours, j'ai relevé 2 mesures. D'abord sur l'autoroute : 23,6 kWh/100 km, et ensuite en ville : 12,8 kWh/100 km. La consommation sur autoroute est inférieure à celle que nous avions relevé avec une Peugeot e-208 il y a 3 ans. Les 2 autos ont la même base technique, mais le groupe propulseur aurait été amélioré depuis lors. Avec une batterie de 50 kWh, dont 46 kWh sont utiles, la Mokka-e échoue donc de très peu à faire 200 km sur l'autoroute, mais elle peut faire plus de 350 km en ville. C'est donc correct, mais sans plus. La concurrence s'active très vite... Au niveau de la recharge, ma première expérience fut négative, puisqu'après avoir branché l'auto, je regarde le tableau de bord, et j'y lis le message
"Charge terminée". Après 10 secondes, c'était étonnant... Je débranche, et je vais à une autre borne (je n'utilise que des bornes rapides lors de mes essais), pour retrouver la même désaventure. Ce qui me fait m'interroger, parce que j'avais déjà branché là une autre voiture le mois dernier, et cela s'était très bien passé. Il y a d'ailleurs à côté une auto qui charge normalement... J'avais laissé l'auto branchée le temps de ma réflexion, et revérifiant le tableau de bord avant de débrancher, j'ai la bonne surprise de voir que cela marche. Cela indiquait "Charge terminée", mais il fallait comprendre "Charge en cours d'initialisation". Peut-être alors que la borne précedente aurait pu fonctionner si j'avais attendu... Je ne le saurais jamais, mais ce que je sais avec certitude est qu'à chaque fois que j'essaie une électrique, il y a toujours un problème ou un autre avec la recharge.
Conclusion
Il y a beaucoup de raisons d'aimer, ou de ne pas aimer une voiture, mais pour cette Opel Mokka, il y en a une qui surpasse toutes les autres à mes yeux, c'est son look. Je suis totalement séduit par cette face avant toute noire, avec la calandre Vizor. Avec en sus des porte-à-faux ultra courts, et une garde au sol un peu élevée qui permettra de s'aventurer sur des chemins de terre, cette Opel est vraiment sympathique. Qu'elle soit ensuite douce à conduire, suffisament performante, et confortable, il ne m'en faut pas plus pour être conquis, surtout qu'elle est fabriquée en France. Oui, c'est l'une des bizarreries de l'organisation de Stellantis. La Peugeot 208 est fabriquée en Slovaquie, et la 2008 en Espagne, mais cette Mokka est fabriquée à Poissy. C'est un argument de plus en sa faveur.
Laurent J. Masson
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