Essai détaillé Nissan Juke hybride, la meilleure des moins de 5 l/100 km
Ses points forts
Look unique
Grande sobriété
Position de conduite
Maniabilité |
Ses points faibles
Bande son ordinaire
Performances modestes
Coffre moyen |
Historique et présentation
On entend parfois l'idée que toutes les voitures se ressemblent, cette Nissan Juke vient contredire cette vilaine pensée. Cette auto est l'une des rares qui soit reconnaissable dans la circulation. C'est la seconde génération du modèle, qui est peut-être moins originale que la première, sans doute qu'on a eu le temps de s'habituer aux lignes de la première, elle est aussi plus aérodynamique, et c'est cela, à notre époque, c'est un vrai progrès. Deux motorisations sont possibles. L'une avec un 3 cylindres turbo-essence, et l'autre hybride, à
MoteurNature, c'est évidemment cette dernière que nous avons demandé à essayer.
Technologie
Il n'y a plus beaucoup d'amour dans l'alliance Renault-Nissan, mais elle continue pourtant ici avec succès. La plateforme est la CMF-B de l'alliance, soit celle des Renault Clio et Captur, avec la même motorisation hybride essence-électrique, que Renault appelle
E-Tech dans ses autos. On trouve donc un 4 cylindres 1600 atmosphérique, peu puissant, seulement 94 ch avec 148 Nm de couple. C'est une mécanique totalement optimisée pour une application hybride, dans laquelle il fonctionne de concert avec une machine électrique de 36 kW (49 ch) qui donne un couple plus important, de 205 Nm, et un alterno-démarreur haute tension de 15 kW. L'ensemble fonctionnant avec une batterie d'une capacité de 1,2 kWh. Quant au réservoir d'essence, sa contenance est de 46 litres. Soit de quoi parcourir théoriquement plus de 900 km dans cette auto à la consommation moyenne normalisée de 4,7 l/100 km avec les jantes de 17 pouces de notre voiture d'essai (des 19 pouces sont aussi disponibles, mais leur seul intérêt est pour le look).
Intérieur et équipement
La Nissan Juke a 4 portes, mais elle le cache bien. Avec une découpe des vitres latérales qui remonte haut, et les poignées dissimulées dans la noirceur des surfaces vitrées, on pourrait facilement le prendre pour un coupé. Revers de la médaille, on se sent aussi comme dans un coupé quand on est assis à l'arrière. La place ne manque pas, mais il y a peu de lumière. Il ne faut pas être claustrophobe. Surtout qu'avec les sièges avants dont les dossiers sont très hauts, s'il y a un petit enfant à l'arrière, il ne verra rien du dehors. Sinon le ciel... A l'avant heureusement, c'est super. Le design original, la couleur jaune vif de notre voiture d'essai, on en avait presqu'oublié que le Juke est un crossover, avec une position de conduite haute juste ce qu'il faut. Le tableau de bord a un petit côté sportif, mais c'est plutôt par sa simplicité qu'il se définit. Un indicateur de vitesse, et un indicateur de puissance pour remplacer un traditionnel compte-tours. C'est hyper lisible et c'est ce que demande la majorité des automobilistes.
La console centrale a un peu perdu de son look de réservoir de moto de la première génération, mais elle reste agréable à l'oeil comme à l'usage, et on laisse facilement reposer la main sur le levier de vitesses. Et au-dessus, le désormais indispensable grand écran. Il fait désormais 12 pouces de diagonale, c'est ce qu'on attend aujourd'hui. L'habitacle de ma voiture est intégralement noir, et je m'en plaindrai pas, c'est du fait que j'ai demandé à essayer l'auto avec des pneumatiques de 17 pouces. On m'avait donné le choix d'essayer aussi un Juke chaussé de gommes de 19 pouces, mais ayant été plusieurs fois déçu par les très grandes jantes (suspensions raffermies), j'avais opté pour les plus petites. Ce que j'ignorais est que les grandes jantes sont pour les finitions supérieures, lesquelles s'accompagnent d'un intérieur plus gai, puisque doté d'éléments qui reprennent la couleur de la carrosserie. Mais pour le confort, une consommation très légèrement inférieure, et un budget pneu nettement plus abordable, je recommande sans hésiter les 17 pouces, et donc le premier niveau de finition.
La sellerie est en tissu noir, mais pas uniforme puisque les sièges sont recouverts de 2 tissus distincts, et la qualité des plastiques de l'habitacle font bonne impression. Surtout quand on connaît le prix de l'auto, à partir de 30 700 € pour ce Juke hybride. C'est à peine plus cher qu'une citadine, et ce n'est pas cher payé pour un look autrement plus original et une motorisation hybride dernier cri. Il y a pourtant un point où le Juke hybride n'est guère supérieur à une citadine, c'est au niveau du volume du coffre. Il est plus petit que le Juke non hybride. Il n'y a ici que 354 litres sous la tablette, et c'est peu. Avec les sièges arrières rabattus cependant, l'espace disponible grimpe à 1237 litre, et c'est là très satisfaisant.
Performances et tenue de route
Le premier contact n'est pas très agréable, même s'il n'est pas spécifique au Juke, c'est la bande son. C'est un défaut qu'on retrouve aussi sur les Renault Clio et Captur équipées de cette même motorisation hybride, le bruit du moteur est ordinaire. On s'en accomode très bien sur une Clio, mais sans doute qu'avec ce Juke, je m'attendais à quelque chose de plus agressif. Le bruit du moteur est de plus parfois très présent. Comme je l'avais déjà constaté sur une Renault dotée de cette motorisation hybride, ce groupe propulseur a sa logique à lui. Il peut lui arriver de faire tourner rapidement le moteur essence sans que la position du conducteur sur l'accélérateur l'exige. On s'y habitue cependant, parce que... Cela fonctionne. Mais j'aurais pourtant apprécié plus de puissance. Est-ce le jaune de la carrosserie ? Ce Juke est drôlement excitant à regarder. Il aurait été gris, je me serais probablement satisfait de ces performances, mais en jaune, je rêve d'une version Nismo.
Parce que le chassis accepterait sans souci plus de puissance. Et si je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une sportive, je l'ai trouvé bien plus sympa à conduire qu'une Renault Captur, ou qu'une Peugeot 2008. Avec les gommes de 17, le compromis entre confort et tenue de route est excellent. L'auto est toujours agile, on la conduit comme si elle était plus petite qu'elle n'est. Un conducteur énervé pourra se faufiler dans le traffic à son volant. Les autres conducteurs n'aimeront pas, mais lui, il s'amusera bien. Enfin, à condition d'écouter de la musique, parce que l'insonorisation devrait être meilleure (surtout avec le bruit de ce moteur), et de ne pas aller trop vite. D'abord parce que la puissance est limitée, mais aussi parce que le groupe propulseur hybride ne sait pas trop comment répondre si on tire dessus. C'est typique des hybrides en fait. On peut adopter un rythme rapide, mais il faut une conduite coulée. Et c'est justement comme cela que le Juke est le plus agréable. On signalera en dernier la fonction
e-Pedal qui permet de quasiment supprimer l'usage de la pédale de freins. Cela fonctionne comme c'est censé fonctionner, on commande tout en appuyant ou en levant le pied de l'accélérateur, mais parce que cela réduit la faculté de moduler son freinage, je ne le recommande pas.
Consommation, efficacité énergétique
J'ai comme à mon habitude réalisé 2 mesures, l'une sur autoroute, l'autre sur un parcours mixte péri-urbain et petite route. Comme c'est toujours le cas sur une hybride, la différence est très marquée. Mais avec une consommation de 6,7 l/100 km sur l'autoroute, le Juke n'a pas à rougir de ce résultat. Pour un crossover, il est parmi les meilleurs de son segment. Surtout qu'en utilisation normale, donc en ville et sur les réseaux secondaires sans dépasser les 90 km/h, j'ai relevé 4,5 l/100 km. Il y a peu de voitures qui consomment moins, et aucune n'est aussi sympathique à regarder que le Juke.
Conclusion
Il est clair que le point fort de l'auto est dans son look. On trouve en second la grande sobriété de son groupe propulseur hybride, et en troisième, je mets son comportement routier, couplé à sa très bonne position de conduite. Le Juke serait assurément plus agréable à conduire avec un 2 litres atmosphérique de 175 ch, mais tel qu'il est en hybride, je le vois comme la plus sympathique à conduire, et à vivre, des autos qui usent moins de 5 l/100 km.
Même s'il n'est pas jaune.
Mais il est quand même super en jaune.
Laurent J. Masson
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