Essai détaillé Mercedes EQB 250+, la carte du luxe peut-elle suffire ?
Ses points forts
Présentation luxueuse
Standing de la marque
Confort
Démarrage immédiat |
Ses points faibles
Recharge rapide trop lente
Prix élevé
Consommation à l'arrêt |
Historique et présentation
Il y a toujours plusieurs manières de faire les choses. Chez Peugeot, les 208, 308 et 408 existent avec des motorisations essence et électriques, et rien ne les différencie visuellement. Chez Renault, la Twingo mise à part, les électriques n'ont rien à voir avec les essences. Mercedes a choisi ici une voie médiane. Il y a la GLB, qui est une voiture essence (ou diesel), et l'EQB, un autre nom donc pour désigner la version électrique, qui se distingue aussi de la GLB par sa face avant toute différente, calandre et feux. La calandre est noire, lisse mais intérieurement constellée d'étoiles. Est-ce la plus belle des Mercedes électriques ? Le constructeur allemand a été audacieux pour tracer les lignes de ses grandes berlines électriques. EQE et EQS ont un profil époustouflant, mais justement de ce fait, elles ne peuvent plaire à tous. Alors que l'EQB, avec ses formes de break un peu haut, il a une allure de gentleman-farmer qui attire plus la sympathie, sans oublier qu'il a l'atout d'avoir 7 places.
Technologie
Là, personne ne sera impressionné. Traction avant, 140 kW (190 ch) avec 385 Nm de couple. Des valeurs qui n'ont rien de transcendant dans une auto de 2105 kg. La batterie est heureusement plus enthousiasmante avec une capacité de 70,5 kWh. L'autonomie WLTP est de 502 km, la consommation moyenne officielle étant de 16,2 kWh/100 km. Du côté de la recharge, le chargeur embarqué a une puissance de 11 kW, tandis que la recharge rapide accepte un courant continu jusqu'à 100 kW, ce qui est plutôt peu en 2025. A l'exception des Mercedes AMG, peut-être qu'on n'achète pas une Mercedes pour sa puissance, mais il est clair que le rapport entre le prix de l'auto et ses caractéristiques chiffrées n'est pas glorieux. Une Tesla, ou les autres électriques de même prix, sont plus puissantes, ou ont des plus grosses batteries.
Intérieur et équipement
Pour convaincre, la Mercedes EQB va utiliser l'argument qu'on ne trouve pas chez les constructeurs généralistes, c'est le luxe. Il faut voir les aérateurs de cette Mercedes. Le plafonnier, avec ses LEDs encastrés dans un polycarbonate qui a vraiment l'air d'être du cristal. Et l'éclairage nocture, avec les filets de LED sur les portières et la console centrale, les cerclages lumineux des aérateurs, et les pointillés sur la planche de bord en face du passager, cela fait de l'effet! Il faut aussi souligner la qualité des écrans. Ce sont des écrans OLED, et ils sont beaucoup plus lumineux que des écrans standards. A certains moments, on se reflète dedans, ils sont presque comme des miroirs, et la résolution est excellente.
Assis au volant, on apprécie aussi un vrai tableau de bord, avec 2 gros compteurs ronds, l'indicateur de vitesse et de puissance. Le conducteur d'une Mercedes essence ne sera pas dépaysé, passé la surprise d'être face à un écran digital (s'il n'a pas encore conduit de Mercedes récente), et non plus des cadrans analogiques. Il y a un indicateur d'autonomie, et chose intelligente, il donne une fourchette. Après avoir rechargé à 100 %, il m'a dit autonomie de 466 à 551 km. La nuit, je regretterai l'illumination rouge. C'est certes moins criard que sur une Audi, où c'est réellement vulgaire, on se croirait dans le quartier chaud d'Amsterdam, mais ce serait plus chic en bleu ou en vert. Ce serait réglable, mais je n'ai pas trouvé comment. J'aurais dû chercher plus longtemps... Et c'est donc une 7 places, avec 2 petits sièges derrière la banquette arrière. Ils ne sont pas pour un homme comme moi de 1,90 m, mais ils seront plus que suffisants pour des enfants jusqu'à 12 ans. Plus que l'espace disponible, c'est la difficulté d'accès à ces places du troisième rang qui limitera leur usage. Même si on peut faire coulisser les sièges de second rang pour faciliter l'accès au dernier rang, et aussi répartir l'espace pour les jambes entre les occupants des 2 rangs arrières.
En configuration 2 places, tous les sièges arrières se replient à plat, et on dispose d'un vaste espace de chargement, d'une longueur de 1,80 m, avec un volume de 1320 litres. Ou 465 litres en configuration 5 places. Et ce coffre n'est pas aussi haut qu'on aurait pu le craindre, considérant la présence de la batterie dans le soubassement. J'aurais aussi apprécié de bons espaces de rangement dans la console centrale comme dans les portières. Cette EQB est une voiture facile à vivre. Et je dirais la même chose des commandes de climatisation, ce qui hélas devient rare. Avec la généralisation des écrans tactiles multi-fonctions, trop d'autos deviennent complexes, mais pas celle-ci. Et on est bien à bord. Les sièges sont bons, on est assis en hauteur, et la visibilité est excellente. Je suis convaincu que vivre avec cette Mercedes au quotidien est une expérience agréable.
Performances et tenue de route
La Mercedes EQB 250+ a un prix de départ de 46 950 €, elle est donc éligible au bonus de l'état, mais ma voiture d'essai, avec la finition supérieure AMG Line et quelques options, valait 69 700 €. Je déconseille vivement cette version, et j'invite les automobilistes intéressés à s'en tenir au modèle de base, et à limiter les options. Parce que les performances ne sont alors pas dignes du tarif. Tesla, et les constructeurs chinois qui le suivent, ont convaincu des millions avec leurs accélérations étonnantes, on est ici dans le monde classique. Avec 190 ch pour 2,1 tonnes, il n'y a pas de miracle, même si les démarrages sont vifs. Le constructeur déclare que le 0 à 100 km/h est effectué en 8,9 secondes. On peut partir premier au feu rouge, mais cette EQB a clairement plus été pensée pour une conduite de sage père de famille, en privilégiant le confort, et la douceur.
La récupération d'énergie au freinage est réglable, mais l'auto ne sait hélas enregistrer cette préférence. Elle revient toujours au réglage initial à chaque redémarrage. Mauvais point. Et il y en a un autre. Comme sur presque toutes les allemandes, la commande du régulateur de vitesse est trop petite, et manque de finesse, puisque si on appuie sur + pour augmenter la vitesse choisie, elle augmente de 10 km/h. Mais il reste que le système est drôlement intelligent. Sur une route limitée à 80 km/h, j'avais réglé le régulateur à 83 km/h, et alors que la route changeait, se transformait en une 4 voies limitée à 110 km/h, la voiture a accéléré toute seule jusqu'à 110 km/h, sans que je ne touche à rien. Je suis toujours surpris par ces systèmes qui agissent sans mon consentement. Déçu aussi, parce que moi j'aurais mis le régulateur à 114 km/h.
Consommation, efficacité énergétique
J'ai commencé mon essai par un parcours routier tranquille de 203 km, avec un peu de ville, et avec une vitesse moyenne de 55 km/h, l'ordinateur de bord m'a indiqué une consommation moyenne de 15,4 kWh/100 km. On peut considérer que c'est très satisfaisant vu le niveau de confort prodigué à bord. Surtout que cela n'aura pris que 44 % de la capacité de la batterie. Cela laisse supposer une autonomie de 443 km. Sur autoroute ensuite, j'aurais consommé 36 % de la capacité de la batterie sur un parcours de 107 km. Il n'est donc pas possible de faire 300 km d'une traite. Et si on ne recharge qu'à 80 %, il faudra tabler de s'arrêter tous les 180 km, ce qui n'est pas trop excitant. La puissance maximale de recharge n'est que de 100 kW, il serait bien d'améliorer cela... Je peux aussi signaler que par 2 fois, j'ai noté que l'auto se déchargeait significativement toute seule. J'aurais noté la charge batterie en garant l'auto le soir, et en la reprenant le matin, il y avait 3 % de charge batterie en moins. L'automobiliste devra toujours la laisser brancher dans son garage...
Conclusion
Il y a de quoi être perplexe. Mais en fait, tout est question de goût, et de priorité. Au même prix que cette Mercedes EQB, une Tesla ou une voiture chinoise est considérablement plus performante. Mais la Mercedes se rattrappe par sa présentation. L'automobiliste intéressé doit faire cela. S'asseoir dans une Tesla, et s'asseoir dans cette Mercedes. C'est tellement triste et dépouillé l'habitacle d'une Tesla, quand ils font face à ces beaux aérateurs anodisés, au laqué noir de la console centrale, et à la richesse de l'éclairage. La Mercedes est aussi plus silencieuse, et plus confortable. C'est ce qu'on attend d'une voiture de luxe, en fait.
Laurent J. Masson
Rechercher sur ce site :
Dernières actualités de l'écologie automobile :
22-01-2025 —
Electriques en Europe : la panne — Ils toussent à Bruxelles.
22-01-2025 —
Electriques en Europe : c'est la fin du marché unique — Les frontières se creusent.
20-01-2025 —
Hyundai e3W et e4W avec TVS, pour remplacer les tuktuks dépassés — Ce n'est pas en Europe que cela se passe.
19-01-2025 —
Dans l'auto ou avec Tiktok, les américains protègent leur vie privée — Les français préfèrent restreindre la liberté de penser.
18-01-2025 —
La Skoda Superb berline aussi en hybride rechargeable — Fin de l'anomalie.
17-01-2025 —
La Seat Leon va devoir beaucoup changer en s'électrifiant — La motorisation ne sera qu'un début.
17-01-2025 —
BYD a battu Toyota au Japon — Les japonais ont-ils perdu la face ?
16-01-2025 —
Volkswagen ID.7, 941 km d'autonomie sans intérêt — Pas ce que les automobilistes attendent.
16-01-2025 —
DS voudrait concurrencer... Bentley et Rolls-Royce — Une ambition prometteuse.
15-01-2025 —
Audi, BMW, Mercedes, Porsche, VW, tous malades de la Chine — On n'a pas trouvé le remède.
Nos derniers essais :