| Ses points forts Rapport qualité/prix Design et présentation Excellente tenue de route Confort d'un segment supérieur |
Ses points faibles Levier de vitesse Autonomie autoroute Habitabilité arrière |
Ceci est le compte-rendu de mon essai d'une Renault 5, et cela m'étonne. Parce que quand j'ai commencé, je n'aurais jamais pensé que je devrais un jour essayer une R5. Il y avait certes déjà l'exemple de la Fiat 500, dont la renaissance a été un énorme succès, mais je n'avais pas imaginé que Renault referait un jour des R5. En fait, je ne voulais même pas essayer une nouvelle R5. J'aime pas les R5. J'ai jamais aimé les R5. D'une manière générale en fait, j'ai toujours préféré les grosses. Entre une grosse occasion et une petite voiture neuve au même prix, je prendrais toujours la voiture d'occasion. La seule petite voiture qui m'ait jamais plu est la Mini Cooper. Mais les anciennes. Je n'aime pas ce qu'est devenu la Mini Cooper, alors que... Je suis sous le charme de cette nouvelle R5. Vous aussi ? Alors c'est parti.
Ma voiture d'essai est blanche, c'est dommage. Je l'aurais préféré en jaune, ou en vert. Il faut une couleur qui pète. Et justement, il y en a au nuancier. On l'avait vu dès la première au salon de Genève. Je regrette pourtant l'absence d'une couleur orange pour rappeler les années 1970. Mais c'est assez remarquable que devant l'auto, on n'a pas du tout le sentiment de voir quoi que ce soit de rétro. La R5 E-Tech a un look hyper moderne. Oui, c'est vrai que ses lignes rappellent le souvenir de l'auto d'il y a 50 ans, mais c'est bien une auto de 2025. On peut féliciter Gilles Vidal, le designer, avec son équipe, pour leur travail. Deux motorisations sont disponibles. Moteur de 90 kW (120 ch) avec batterie de 40 kWh, ou moteur de 110 kW (150 ch) avec batterie de 52 kWh. Une version de 95 ch sera prochainement ajoutée à la gamme, et si nous sommes habituellement partisans de la plus grande puissance, et de la plus grosse batterie, nous avons choisi d'essayer la version 90 kW, batterie de 40 kWh, parce que la R5, c'est une citadine. On peut imaginer qu'un nombre important de clients ne l'utiliseront que pour des petits déplacements. En finition Techno (le second niveau), notre voiture d'essai coûte 29.990 €, bonus de l'état et prime CEE non déduits.
C'est une petite voiture, elle est plus petite qu'une Clio. 3,92 x 1,77 x 1,50 m. Contre 4,05 x 1,80 x 1,44 m pour la Clio. Rappellons aussi les dimensions de feue la Zoé : 4,09 x 1,79 x 1,46 m. Je vois pourtant cette R5 comme l'héritière de la Zoé. Et si elle est plus petite, elle n'en sera que plus facile à garer. Mais on remarque qu'elle est sacrément bien chaussée pour une petite auto, avec des 195/55 sur des jantes de 18 pouces. La R5 repose sur la plateforme AmpR Small, laquelle est dérivée de la CMF-B EV de l'alliance Renault-Nissan. Elle est 100 % électrique, et il n'y aura jamais de version essence. La petite batterie donne jusqu'à 312 km d'autonomie, la grande jusqu'à 410 km. A noter que si ces batteries ont les mêmes capacités que celles des dernières Zoé, ce ne sont pas du tout les mêmes. Elles sont plus légères, et possèdent un refroidissement par eau. Pour la recharge, le courant maximal accepté est de 80 kW sur notre voiture d'essai, et de 100 kW pour la grosse batterie, ce qui permet de passer de 15 à 80 % de charge en 30 minutes (temps égal petite ou grosse batterie). A la maison, sur une borne 32A, il faudra 3h55 ou 5h11 selon que l'on a la petite ou la grosse batterie, toujours pour passer de 15 à 80 %. Ce n'est pas sensationnel, mais c'est satisfaisant. Pour le moment, mais pas pour longtemps.
J'ai une impression de premium. Sûr qu'une R5, je ne m'attendais pas à un grand luxe, mais le choix des revêtements, leur design, le constat est immédiat qu'on est dans une classe supérieure à celles des Opel Corsa, Peugeot 208 ou Toyota Yaris. Ou qu'une MG4 pour comparer avec une autre électrique. Mais je dois immédiatement critiquer le levier de vitesses. Même s'il n'est dans les faits qu'une manette point mort/marche avant/marche arrière. Comme sur les Megane et Scenic E-Tech, il est au tableau de bord, au-dessus de la commande de l'essuie-glace. La distance entre ces commandes m'a semblé plus grande que sur les 2 modèles précités, je n'ai ainsi actionné les essuuie-glace par erreur que 2 fois en 5 jours. Mais la forme carrée de la manette est détestable, elle oblige à le saisir du bout des doigts. Le levier de vitesses d'une Renault Fregate d'il y a 70 ans, avec sa forme arrondie, est plus facile à manier. On dira forcément puisque c'était un levier de boite mécanique, mais quand même. Et sur la R5, pour passer de la marche avant à la marche arrière, il faut appuyer sur la pédale de freins, ce qui est normal, mais pas du bout du pied, il faut vraiment enfoncer la pédale.
Sur la R5 originale, le passager avait face à lui un plastique noir cannelé, cela lui donnait de la texture, et surtout une apparence unique. Renault l'a conservé avec un revêtement en tissu matelassé, le même tissu qui recouvre les sièges. L'idée est excellente. Quant aux sièges, ils rappellent un peu, en plus grand, les sièges pétale que Renault faisait il y a 50 ans sur ses modèles les plus sportifs. Le ciel de toit ensuite, n'est pas lisse comme sur quasiment toutes les voitures, il a un agréable aspect matelassé. C'est un raffinement que je n'aurais imaginé trouver sur une auto de ce segment. Il y a ensuite un vrai tableau de bord, dans le prolongement de l'écran central, comme sur une BMW iX, et non pas un tout petit écran rikiki façon smartphone. Hélas, il n'y a pas une vraie instrumentation. Il manque un indicateur de puissance digne de ce nom, comme on en voit sur les BYD. L'indicateur d'autonomie est tout de même habile, puisqu'au lieu de donner une valeur unique, il en donne deux. Autonomie mini, autonomie maxi.
On ne peut manquer ensuite de parler de Google. Comme les Megane et Scenic, il y a Google à bord, et à la différence d'un smartphone, il n'est pas possible de bloquer la géolocalisation. Alors si vous êtes un barjot comme moi, qui a désactivé toutes les applications Google sur son smartphone, et qui reste la plupart du temps avec les données mobiles coupées (pourquoi être connecté en permanence ?), ce n'est pas une voiture pour vous. A côté de cela, j'aurais apprécié les boutons physiques pour la climatisation, monozone, mais c'est une petite auto. Je m'en suis bien rendu compte en m'installant à l'arrière. L'espace pour la tête est juste, et à la limite pour les jambes s'il y a un grand devant. Est-ce un défaut ? En fait, je ne crois pas. La R5 est une petite auto, hyper maniable en ville, il ne faut pas lui demander de miracle. Elle peut accueillir convenablement 2 personnes d'1,85 m à l'avant, et 2 autres d'1,70 m à l'arrière. C'est déjà beau. Si on veut faire plus, il faudra se serrer, ou prendre une auto plus grande. Quant au coffre, à vue de nez, il m'a semblé égal à celui d'une Zoé, mais après vérification, sa contenance est plus faible de 12 litres. C'est négligeable. Et comme sur beaucoup d'électriques, il a un plancher surélevé sous lequel on peut ranger les câbles de recharge.
Mon essai m'a très rapidement mené sur l'autoroute où j'ai eu une drôle de surprise. Parce que si je n'aime pas les petites voitures, c'est justement parce qu'elles sont trop mal à l'aise sur ce terrain. Pas la R5. La tenue de cap est formidable. Incroyable qu'une auto avec un empattement aussi court (2,54 m) soit aussi sereine à 135 km/h. C'est vraiment là qu'on voit la supériorité des européennes sur les chinoises. Une MG4 peut aller se rhabiller. Retourner en Chine, je veux dire. La limite de l'auto est uniquement dans sa batterie, parce qu'autrement, je serais heureux de faire un Paris-Nice dans cette R5. Par l'autoroute, ou... Par les petites départementales. Car là aussi, la R5 est épatante. Elle possède une suspension arrière multi-bras, et cela lui permet d'enrouler les virages comme une grande. L'arrière est rivé au sol.
J'aurais aussi beaucoup aimé les freins, qui ont la caractéristique rare, peut-être même unique sur une auto de moins de 4 ,m, d'être by-wire. Oui, comme toute électrique, il y a 2 possibilités de ralentissement, avec le freinage classique, ou par la regénération du moteur. Mais c'est toujours délicat à gérer, cette transition entre les 2 systèmes. Ici, c'est l'électronique qui fait tout. Il n'y a pas de liaison mécanique entre la pédale et les freins, et le résultat est excellent. Dommage pourtant qu'il n'y ait pas un compteur au tableau de bord pour indiquer la puissance du courant récupérée. Maintenant, s'il faut déterminer la qualité principale de la R5 E-Tech, je dirais que c'est le confort. Une petite qui tient super bien la route, cela existait déjà, il y a la Mini Cooper. Je pense que la R5 tient aussi bien par terre que la Mini, mais en étant nettement plus douce, alors que la Mini est souvent raide. C'est un sans faute pour les trains roulants de la petite Renault. Même les sièges sont confortables.
J'ai parcouru 872 km, et j'ai rechargé 5 fois. Je rappelle que la batterie a une capacité utile de 40 kWh. Première recharge de 26,961 kWh, de 33 à 100 % de batterie. Seconde recharge de 21,522 kWh, de 48 à 100 % de batterie. Troisième recharge de 11,047 kWh, de 48 à 73 % de batterie (il y a eu un souci là, quand je suis retourné à la voiture, la recharge s'était arrêtée 15 minutes plus tôt, j'ignore pourquoi, et j'avais pas le temps de rebrancher). Quatrième recharge, de 35,873 kWh, de 9 à 100 % de batterie. Cinquième et dernière recharge enfin, de 14,571 kWh. J'ai rendu l'auto avec 15 % de charge. Ma consommation aura été très variable, le point faible étant comme on pouvait s'y attendre, l'autoroute. Je n'ai en fait même pas pu faire mon test habituel sur 100 km. Cela aurait demandé une recharge supplémentaire qui aurait fracassé mon planning.
Bon, j'ai pas trainé. J'étais en mode en super bourrin, à 135 km/h. En exactement 50 km, j'ai consommé 36 % de batterie. Mais j'ai doublé une Porsche ! C'est dire qu'il serait impossible de faire 150 km à ce rythme. Mais je sais aussi rouler calmement, c'est d'ailleurs ce que je fais la plupart du temps, et cela m'a valu une consommation de 11,9 kWh/100 km, ainsi qu'en atteste la photo plus haut. Sur un trajet péri-urbain de 157,4 km. Il est donc possible de faire plus de 300 km entre 2 recharges. Avec la petite batterie ! A ce sujet, je signale la présence d'un autocollant 40 kWh sur la portière. Il est essentiel parce qu'autrement les R5 petites ou grosses batteries sont visuellement absolument identiques. Je signale ensuite une anomalie pour laquelle je n'ai pas d'explication. Rechargeant l'auto à 100 %, j'ai pris une photo de l'écran de la borne de recharge juste quand elle indiquait que la recharge avait atteint les 100 %. Je n'ai pas débranché pour autant, j'attendais que le système se coupe. Il m'a fallu attendre 16 minutes (!!!), pendant lesquelles la batterie qui était à 100 % a accepté 1,379 kWh supplémentaires (photo ci-dessus). Peut-être que j'ai en fait rechargé à 103 % ? Mais je peux témoigner que la voiture n'a pas explosé après.
J'avais été immédiatement conquis dès que j'avais vu la nouvelle R5 pour la première fois, et je le suis encore plus après cet essai. Quelle réussite ! Va t-on faire mieux cette année ? Parce que la Renault 5 E-Tech est la voiture européenne de l'année 2025, mais je propose qu'elle conserve ce titre une année de plus. Je ne la trouve même pas chère. Son design, sa présentation et ses performances surclassent largement la Peugeot E-208. J'affirme que c'est la meilleure électrique à moins de 30.000 €, et dans cette époque inflationniste, je cherche en vain une essence de même prix qui lui serait supérieure. C'est cela qui change tout. On pouvait hésiter entre une Zoé et la Clio, mais face à la R5, la Clio ne peut que s'incliner. J'ai aussi la joie d'ajouter que c'est une voiture française, fabriquée dans le Nord, et que la majorité des ses composants sont produits dans un rayon de 300 km. Elle bénéficie ainsi du label Origine France Garantie. C'est plus qu'une voiture, la R5 E-Tech, c'est un produit qui redonne confiance en l'avenir !
