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Essai Volvo V70 Multi-Fuel, prototype d'auto omnivore pour un futur opportuniste

Le sens de l'adaptation

J'avais commandé une escalope au restaurant l'autre jour. Il n'y en avait plus, j'ai pris un steak. Ma voiture malheureusement, n'est pas si accomodante. Elle me demande sa ration de liquide pétrolier tous les 15 jours, et je n'ai pas le choix de son menu. Il faut lui donner le carburant unique pour lequel elle a été conçue, et rien d'autre. Pourrait-on faire une auto qui ne serait pas difficile ? Une auto qui serait capable de rouler avec plusieurs carburants, et qu'on choisirait en fonction des opportunités du moment, et du lieu de ravitaillement ? Oui, c'est possible, Volvo l'a fait.

La Volvo V70 Multi-Fuel que nous avons eu l'opportunité d'essayer peut rouler, à l'essence, au gaz naturel (GNV), au biogaz, soit un gaz naturel issu de la méthanisation des déchets, en théorie semblable au précedent, mais dans la pratique légèrement différent (dossier), à l'E85 (mélange de 85 % d'éthanol avec 15 % d'essence), et à un mix de 90 % de gaz naturel avec 10 % d'hydrogène. L'avantage de ce dernier carburant étant de diminuer la teneur en carbone du carburant, pour aboutir à une réduction des émissions de dioxide de carbone à l'échappement. Mais retenons que cela nous fait 5 carburants possibles !

Même si on n'en compte que 4, en considérant que GNV et biogaz ne font qu'un, c'est déjà un record du monde. Il y a un an, Bosch avait présenté un système d'alimentation 3 carburants (essence, GNV, éthanol), mais personne à notre connaissance n'avait fait 4 carburants. Sans compter que nous ne croyons pas qu'un seul journaliste ait jamais pu conduire une auto équipée du système Bosch, alors que nous fûmes plusieurs à essayer cette Volvo, et qu'elle se révéla très aboutie. Du point de vue du motoriste, une voiture bicarburation était souvent une voiture qui marchait mal, parce qu'il fallait faire plusieurs concessions dans sa mise au point, pour qu'elle accepte 2 carburants, et nous nous attendions ici à pire, ce ne fut pas le cas.

C'est l'électronique qui a changé tout cela. Nombre d'automobilistes pestent contre l'électronique qu'on a maintenant sous tous les capots, et auquel le conducteur lambda ne comprend rien. Mais sans cette électronique, sans un boitier de gestion moteur hyper sophistiqué, cette Volvo Multi-Fuel ne pourrait pas exister. Les systèmes anti-pollution exigent dans tous les cas une électronique hyper pointue, et c'est justement cette électronique de pointe, accompagné de 2 catalyseurs, qui permet à cette Volvo d'exceller dans tous les tests, de passer toutes les normes, même la future norme EURO-5, et ce quelque soit le carburant utilisé !

Mais il y a plus fort, c'est que quelque soit son carburant, la V70 Multi-Fuel fait la même puissance. Les courbes de puissance et de couple sont quasiment identiques (ci-contre et agrandissement). Nous devinons qu'il en aura fallu du temps, pour que les ingénieurs arrivent à ce résultat ! Surtout qu'il s'agit d'un moteur turbocompressé, un deux litres de cinq cylindres, de 200 ch. Mais ils ont fait exprès de prendre un moteur turbo pour base, parce que cela leur offre des possibilités de réglages supplémentaires. C'était le bon choix, mais il n'est pas accessible à tout le monde. Il y a encore des petites entreprises pour développer des kits bicarburation, mais les kits tricarburation (ou plus), qui respectent toutes les normes anti-pollution, ne seront probablement plus à leur portée.

C'est de la part des constructeurs que viendront les voitures tricarburation (ou plus), on ne sait pas quand, cette auto est un prototype, et il y a encore bien peu de pays qui proposent un choix réel de carburants, mais dans notre monde à l'avenir incertain, il est bien de se préparer à toute éventualité. Félicitations à Volvo, et aux autres constructeurs de suivre... Mais venons-en à notre essai, il fut très positif. On s'installe à bord de l'auto en confiance, parce que le siège a belle apparence, et il se révèle très confortable, maintenant bien le corps, mais sans le serrer nulle part. La finition est sans défaut, tableau de bord clair, nous démarrons avec une bonne impression.

Nous n'avons pas choisi, nous avons démarré au gaz naturel. C'est le carburant de référence de la voiture. A la base, la Volvo Multi-Fuel était optimisée pour le gaz naturel, et elle a été modifée pour accepter les autres carburants. L'essence est carburant secondaire, si secondaire, qu'il n'est même pas mentionné au tableau de bord. La touche par laquelle on permute vers le carburant liquide indique E85. Mais ce n'est pas rigolo, il ne se passe rien de sensible quand on appuie dessus. Juste un petit témoin lumineux qui indique qu'on est sur le carburant liquide, c'est tout. Aucune perception que le moteur tourne différemment.

Oui, car 5 carburants, mais seulement 2 réservoirs. Un pour le gaz (en fait 3, pour des raisons de packaging), et un pour les liquides. Mais entre ces réservoirs et le moteur, des appareils d'analyse, pour déterminer la proportion d'alcool dans le carburant liquide, ou la teneur en hydrogène dans le carburant gazeux. Il s'en passe des choses sous le capot ! Mais au volant, l'auto se conduit comme un break Volvo traditionnel, c'est à dire de manière un peu trop souple pour notre goût. La caisse prend trop de roulis dans les virages rapides. Mais pour celui qui conduit comme on est supposé conduire un break Volvo, en père de famille raisonnable, c'est très bien, confortable. Très doux aussi, on ne sent pas que c'est un moteur suralimenté, pas d'à-coups. Le petit sifflement à l'accélération mis à part, on a plutôt l'impression que la cylindrée du moteur est supérieure à ce qu'elle est.

Dans un monde parfait, nous serions contre cette auto et sa technologie. Parce qu'elle ajoute de la complexité à l'auto, et que cette complexité a un poids et un coût. Mais dans le monde qui n'a rien de parfait où nous sommes, un véhicule poly-carburant à beaucoup de sens. Dans une région agricole, on alimenterait son auto avec un biocarburant, dans une région urbaine où il y a beaucoup de déchets à méthaniser, on la ferait fonctionner au biogaz, tandis que sur les grands axes de liaison, on prendrait les carburants fossiles. A côté des constructeurs, il serait probablement opportun que les politiques soutiennent la polycarburation, carburant fossile/carburant renouvelable. Quant à Volvo, il voit déjà plus loin, et va chercher à réduire à les émissions de CO2, en augmentant la part d'hydrogène dans le mix H2/GNV avec lequel la voiture peut fonctionner.



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