Renault Fluence & Kangoo électriques, une belle promesse qui se présente mal
Nous avions découvert
les concepts de Renault électriques au
salon de Francfort. Nous les avions revu au
salon de Genève, et voici maintenant les modèles de série. Oui, des voitures électriques qui seront produites en grande série, à destination du grand public. Avec des batteries lithium-ion de la dernière génération ! Bravo Renault ! Comme on l'avait vu sur le concept, la Fluence électrique a un arrière un peu différent, un peu plus long, que le modèle essence, afin d'accomoder la batterie. Implantée derrière le siège arrière, elle empiète copieusement sur le coffre, et réduit sa capacité de 530 à 300 dm³. Pour les vacances à la mer, ce sera assez gênant, mais avec seulement 160 km d'autonomie, cela s'annonçait mal dans tous les cas.
Cette valeur nous semble même assez optimiste, puisque la Fluence électrique fait 1543 kg, alors que la capacité de la batterie est de 22 kWh. Soit 137 Wh pour déplacer plus d'une tonne et demie sur un km. Il ne faudra pas avoir le pied trop lourd, encore moins être 5 à bord... A défaut de carrosserie originale, les Renault électriques auront toutes des feux spécifiques, avec une jolie décoration bleutée, proche de celle des Lexus hybrides. La Fluence aura un moteur de 70 kW (95 ch), pendant que le Kangoo se contentera de 44 kW (60 ch), le couple étant un identique 226 Nm, et leur vitesse maxi bridée à 130 km/h. Renault ne précise pas encore de temps d'accélération, mais nous n'attendons rien de remarquable, quoiqu'il y ait une surprise : Renault indique aujourd'hui une masse de 1410 kg pour son Kangoo électrique, soit 180 kg de moins que
ce qu'il annonçait l'année dernière.
La mauvaise surprise est ailleurs, elle est dans la méthode de vente de ces nouveaux modèles électriques. Comment lance t-on un nouveau modèle habituellement ? Un exemplaire est envoyé dans chaque concession. Les clients viennent le voir, touchent à tout, tapent dans les pneus, font un essai, discutent le bout de gras avec le vendeur, puis signent un bon de commande et font un chèque. Ce ne sera pas comme cela pour ces 2 autos. La procédure passe par le web. Il faut se connecter sur
Renault Z.E., et remplir
« une demande de pré-réservation ». Renault validera la réception des données transmises par le formulaire en ligne, et à
« l'approche du lancement commercial » (à l'été 2011), soumettra au prospect « un contrat de pré-commande ». Mais Renault n'évoque nulle part la possibilité pour le client de faire un essai du véhicule qu'il s'apprête à acheter.
Si comprendrions cette façon de faire de la part d'un constructeur chinois qui débuterait sur le marché, nous trouvons cela un peu léger de la part de Renault qui dispose d'un très grand réseau de concessionnaires partout en Europe. Seconde mauvaise nouvelle, après que
Peugeot et Mitsubishi, puis
Nissan, aient pris l'excellente décision d'y renoncer, Renault va dissocier la propriété de l'auto de ses batteries. Autrement dit, on achète une voiture qui ne peut pas rouler, et il faut payer un supplément tous les mois pour qu'elle le puisse. Il faudra acheter ou louer la voiture, avec un abonnement obligatoire pour les batteries. Et il ne s'agira pas de location simple, puisque Renault parle déjà d'associer de manière impérative à la location de la batterie,
« de nouveaux services de mobilité ». Alors si nous applaudissons fortement devant l'engagement formidable, et unique, de Renault vers la mobilité électrique, nous sommes beaucoup plus réservés sur la manière annoncée de les vendre.
Il est sans doute possible de démarrer ainsi, mais les consommateurs n'ont pas l'habitude d'acheter une voiture comme Renault le propose aujourd'hui. Est-ce la voiture qui doit s'accomoder des clients tels qu'ils sont, ou est-ce aux clients de s'adapter pour acheter une voiture d'un nouveau genre ?
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