Les voitures écologiques au salon de Francfort - Les électriques en vedette
Pour un écologiste, c'est toujours un plaisir d'aller en Allemagne. Parce que quelque soit l'endroit où on regarde, la situation est meilleure de l'autre côté du Rhin. On sait que l'Allemagne a plus de 10 fois plus d'éoliennes et de panneaux solaires que la France, mais sait-on que le diesel allemand est plus propre que le diesel français ? C'est tout aussi vrai. Regardons l'Opel Agila. Cette voiture n'est pas disponible avec un FAP en France, alors qu'elle n'est pas disponible sans FAP en Allemagne. Regardons la Peugeot 107, elle non plus n'est pas disponible avec un FAP en France. Alors Peugeot, le spécialiste du diesel, le spécialiste du FAP, la propose t-il avec le FAP qu'il lui refuse dans l'hexagone ? Non, Peugeot ne vend pas la 107 avec une motorisation diesel en Allemagne...
Nous n'avons pas eu le temps de vérifier toutes les offres de tous les constructeurs, mais il semblerait que le diesel sans FAP ait vécu en Allemagne. Ce qui ne l'empêche malheureusement pas de continuer à se vendre sur d'autres marchés européens moins soucieux de la qualité de l'air... Par exemple, la France. On soulignera aussi encore une fois, le fait que les constructeurs allemands soient les seuls, à proposer dés aujourd'hui des voitures qui respectent
la norme antipollution Euro 6, laquelle n'entrera en vigueur qu'en 2014. C'est donc facile de distinguer les constructeurs qui ont fait de l'environnement un priorité. Mais certains expriment leur priorité par une autre méthode.
Il s'agit de la
voiture électrique. Celle qui fait les gros titres. Nous pensons qu'il est important de garder la tête froide. Les voitures électriques exposées au salon de Francfort ne représentaient pas plus de 1 % des voitures exposées. Nous avons effectivement vu des voitures électriques sur les stands Audi (photo du haut), Ford, Hyundai (ci-dessous), Mercedes, Mini, Peugeot (2 photos plus bas), Renault (ci-dessus et ci-contre), Smart, Subaru et Volkswagen (2 photos plus haut). Nous avons touché les autos ! Nous nous sommes assis dans plusieurs, et on nous a même invité à en essayer une. Mais à la question de savoir si elles étaient à vendre, la réponse était toujours non.
Non maintenant, et ce restera non durant toute l'année 2010. Plusieurs constructeurs ont des projets de tests auprès de grosses sociétés, mais chez aucune des marques précitées, il n'y aura de voiture électrique disponible pour le client particulier. Sinon en 2011, on en reparlera alors bien assez tôt. Signalons pourtant que d'après les informations que nous avons pu recueillir, le grand constructeur qui serait le plus rapide pour mettre une électrique sur le marché européen serait Peugeot. Tant pis si ce n'est pas une voiture de son cru (comme ci-dessous, la
BB1), et qu'il s'agisse d'une Mitsubishi (plus bas).
Mais si les grands constructeurs sont en retard, cela n'empêche pas les politiques de vouloir aller de l'avant. En Allemagne, comme en France. Mme Merkel se sera faite photographier dans toutes les voitures les plus propres du salon. Les autos électriques étaient aussi à l'honneur sur le stand RWE, un énergiticien allemand, à la marge du salon, où des bornes de recharge avaient été installées. Nous y avons vu une Smart électrique, et un roadster Tesla. C'était la première fois que le constructeur californien venait au salon de Francfort, et il n'était pas venu les mains vides, puisque ce fut la première européenne du modèle S.
Et aussi la première apparition publique de l'auto, puisque sa présentation avait eu lieu lors d'une cérémonie privée. Ce fut l'occasion pour nous de découvrir cette déjà fameuse
Tesla modèle S, et nous pouvons écrire qu'elle est une belle voiture ! Mais il est insupportable qu'elle ne soit pas plus originale qu'un produit de grande série, comme une Opel Insignia. Les stylistes de Tesla n'ont pas compris qu'une partie du succès de la Prius est dûe à la singularité de son design. Mais Nissan non plus, au vu de la
Leaf... Nous aurions aimé la découvrir à Francfort, mais Nissan fait des économies, il n'avait pas pris de stand. Il y avait heureusement les petits constructeurs, qui nous firent découvrir 4 électriques inédites.
Commençons par les allemandes, avec le concept d'une voiture de sport, l'E-Wolf. La première qualité de ce concept est sa légèreté, il ne ferait que 500 kg. C'est très peu pour une voiture, et l'E-Wolf en donne effectivement très peu, puisqu'elle est une monoplace. Avec un moteur de 110 kW, l'E-Wolf est annoncé comme très performant, 230 km/h en pointe et pas plus de 5 secondes pour accélélrer de 0 à 100 km/h. Son poids mini se révélerait aussi avantageux en terme d'autonomie, avec 300 km annoncés. Le constructeur espère rencontrer à Francfort les clients et soutiens qui lui permettront de lancer une petite série.
La nouvelle Trabant est un projet bien plus avancé, qui a déjà demandé plusieurs millions d'investissements, mais qui a besoin d'encore bien plus pour aboutir à une automobile de série. Et c'est là qu'il y a problème. Parce qu'il est clair que les gens qui ont lancé ce projet, n'ont pas les très gros budgets nécessaires à la conception et à l'industrialisation d'un produit aussi sophistiqué qu'une voiture. Ils sont néanmoins très bien partis, sur de bonnes bases, et on leur souhaite de trouver des investisseurs, car le projet part avec un capital sympathie qui a retenu l'attention de tous.
Après les allemands, un leader de la voiture électrique : l'indien Reva. Le constructeur de Bangalore a frappé fort, il est venu avec 2 nouveaux modèles. Le premier (ci-contre) est une 4 places, très compacte, et toujours avec une esthétique très personnelle, mais indiscutablement plus réussie que celle du
modèle actuel. L'auto s'appelle la NXR (pour NeXt Reva, ci-dessous), elle sera commercialisée l'année prochaine. Plus de 100 km/h en pointe, et 160 km d'autonomie, ce qui est plus que convenable pour une auto à vocation urbaine. La recharge se fait en 8 heures sur une prise normale.
En prime, la faculté d'accepter les recharges rapides, en 90 minutes. Le prix evrait être de tout juste 10 000 euros pour la version avec batteries au plomb. Plus excitant encore, la Reva NXG (NeXt Generation), une biplace qui ne sera sur le marché que dans 18 mois, mais que le constructeur a présenté dés maintenant, pour affirmer tant son existence que son leadership. Il y a en effet plusieurs milliers de Reva en circulation ! Positionnée plus haut de gamme, cette NXR atteindra les 130 km/h, et offrira 200 km d'autnomie. Elle sera proposée à partir de 23 000 euros en 2011.
Après les électriques viennent les hybrides. Quelques prototypes rechargeables assuraient le haut du plateau, surtout la
BMW Vision EfficientDynamics, qui est absolument superbe, de près comme de loin, et qu'on ne se lassait pas de regarder. La chose est remarquable pour un design aussi expérimental. Signalons aussi ce qui était pour certains habitués la grande nouvelle du salon : BMW avait changé de place, dans un nouveau hall, tout beau, tout neuf, et pour la première fois, son stand était aussi impressionnant que celui de Mercedes. Il y avait un circuit surélevé qui faisait le tour du batiment, à l'intérieur du hall (!), et des voitures tournaient pendant qu'on regardait les autos au centre. Le stand Audi faisait petit à côté... Gageons qu'ils vont réfléchir à changer cela pour la prochaine édition...
Mercedes (ci-contre), et Toyota, montraient aussi des prototypes de voitures hybrides rechargeables, on y reviendra dans un article dédié, et
Fisker propose déjà un modèle à la vente, mais c'étaient plutôt les hybrides classiques qui faisaient réfléchir. Pas le prototype
Volkswagen L1, qui est exceptionnel, et qui montre la voie de l'avenir avec des véhicules hyper efficients, mais la voiture hybride va bientôt changer. Elle a déjà changée avec l'arrivée des allemands. L'hybride a été une affaire japonaise, il y a maintenant plusieurs voitures hybrides allemandes qui sont disponibles. Des voitures de luxe, mais c'est l'hybride pour les masses que nous attendons désormais.
Nous sommes encore habitués à penser aux voitures hybrides comme des modèles spécifiques, et c'est cela qui va changer. Quoique peut-être pas avec Lexus. Le concept LF-Ch (ci-dessus) préfigure un prochain modèle de série, ceci est sûr, mais nous n'avons pas pu savoir avec certitude s'il ne sera disponible qu'avec une unique motorisation unique, ou un choix de mécaniques diverses. Le cas de l'Auris hybride est plus intéressant, puisqu'elle est déjà disponible en versions essence ou diesel. C'est cela la nouveauté. On choisit sa voiture avec un moteur essence ou diesel, ou bientôt hybride, car le choix de cette technologie sera offert largement.
Ce n'est pas pour tout de suite, c'est dans 12/24 mois, mais 2 grands constructeurs travaillent à des architectures hybrides qui seraient aisément transposables dans une large gamme de modèles distincts, en compagnie de motorisations essence et diesel classiques. Ces 2 constructeurs sont le groupe français PSA Peugeot-Citroën, et le coréen Hyundai-Kia. Les hybrides français, cela fait un peu longtemps que nous les attendons (!), mais nous pouvons écrire que leur développement est maintenant très avancé, et qu'il ne peut plus être remis en cause. Peugeot exposait 2 modèles, le 3008, affiché à 99 g/km de CO2, et le RCZ, à 95 g/km. En prime, le concept Revolte de Citroën, un bel exercice de style.
Hyundai présentait 2 voitures hybrides, et Kia, 3. Mais les coréens veulent de l'amplitude, puisqu'ils montrent des hybrides essence, diesel et GPL ! Nous avons retenu la Cee'd hybride, (ci-dessous) qui avec un 1600 essence et un moteur électrique de 15 kW ne rejette pas plus que 96 g/km de CO2. Ce qui nous semble assez incroyable ! C'est mieux qu'une Prius 2, alors que la technologie hybride Kia est clairement inférieure à celle de Toyota, et que la Cee'd est moins aérodynamique. A côté, la Forte hybride utilise le GPL, et elle est surtout plus aérodynamique que le Cee'd, avec un excellent Cx de 0.26, ce qui lui permet de limiter ses rejets à 94 g/km de CO2. La Forte n'est cependant pas disponible en Europe.
Nous n'avons pas encore de date précise quant au lancement commercial des hybrides coréens en Europe, mais il faut les noter sur l'agenda, car c'est sur qu'ils vont venir. Avant que certains constructeurs européens n'aient sorti les leurs, et surtout à un tarif abordable. Alors que si Audi va bientôt présenter un modèle hybride, nous pouvons déjà prédire avec une faible marge d'erreur, qu'il ne sera pas à un tarif démocratique. A côté de cela, nous pouvons néanmoins féliciter les constructeurs européens pour leurs progrès formidables dans les technologies classiques. C'était en effet il y a très peu de temps que la Prius était une bête d'exception, avec ses émissions de CO2 de seulement 104 g/km.
Alors qu'il y avait à ce salon de nombreuses voitures rejetant moins de CO2 que cela. Et pas des petites. Nous avions déjà évoqué les
Seat Leon Ecomotive et Volkswagen Golf BlueMotion, il y avait aussi la
Ford Focus ECOnetic, la
Volvo C30, ou les versions optimisées de la
Citroën C3 et de la
Peugeot 207. Toutes ces autos ont des émissions de CO2 identiques : 99 g/km ! Volkswagen parvenant tout de même à se distinguer, avec la version définitive de sa Polo Blue Motion. Annoncée au dernier
salon de Genève, cette voiture est la plus sobre du monde. 3,3 l/100 km, et 87 g/km de CO2.
Elle existe en 3 ou 5 portes, les valeurs sont les mêmes, et c'est un très, très beau résultat, parce que le seul gros défaut de la Polo est un coffre un peu petit. Ce n'est aucunement gênant pour un usage quotidien. Peut-être plus impressionnante, la
BMW 320d EfficientDynamics était badgée
Championne d'efficience. Et c'est vrai. Parce qu'une moyenne normalisée de 4,1 l/100 km pour une auto de 163 ch de la taille d'une série 3, c'est du jamais vu. Et c'était là, la meilleure nouvelle du salon. Que si les électriques se font attendre, les technologies classiques ont fait des progrès considérables.
Enfin, si la mode est aux électriques sur batteries, l'hydrogène reste en embuscade. Il y avait sur le salon un service de navettes avec des Chevrolet Equinox à pile à combustible (PAC), et Mercedes exposait sa
F-Cell sur base classe B, un modèle de petite série. Tous les grands constructeurs avaient signé quelques jours avant l'ouverture une déclaration de confiance dans le potentiel de l'hydrogène comme carburant automobile, et les industriels allemands ont fait plus en organisant un plan pour la mobilité hydrogène outre-Rhin. Le projet fixe un objectif de mise en circulation de centaines de milliers de voitures à compter de 2015, et le point croustillant est que la majorité des signataires a aussi investi de très grosses sommes dans la voiture électrique (sur batteries). Le groupe Daimler par exemple a investi plusieurs centaines de millions d'euros dans la construction d'une usine de batteries Lithium-Ion. Mais ils sont bien placés pour savoir que la voiture électrique ne pourra pas convenir à tous, alors que l'hydrogène, si, par des performances, une autonomie, et une facilité de ravitaillement analogue à une essence.
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