Premier essai de la Chevrolet Volt, première voiture hybride rechargeable
De toutes les voitures du marché, la Chevrolet Volt était celle dont j'avais le plus hâte de prendre le volant. Hybride série, hybride rechargeable, c'est la nouvelle technologie. L'électrique qui s'affranchit des limites d'une batterie. Chevrolet annonce de 40 à 80 km d'autonomie sur la batterie, avant que le petit moteur essence ne démarre automatiquement. J'avais déjà pensé au test que je ferais pour vérifier cela, mais quand je me suis assis au volant de la Volt, le monsieur de chez Chevrolet qui s'asseoit à côté pour me montrer les écrans de l'ordinateur de bord, me dit tout de suite que la batterie est complètement déchargée. Mince ! Pour autant, Chevrolet n'est pas en faute. Parce que la Volt est encore loin de sa date de commercialisation en Europe. Les voitures d'essai sont conséquemment peu nombreuses, et il y a beaucoup de gens pour vouloir les essayer.
Un autre journaliste avait rendu l'auto 3 minutes avant que je m'y installe. Je ne suis pas le seul à être excité par cette Volt ! Mon essai a alors été court, et pas dans les conditions que j'aurais souhaité, mais néanmoins très instructif, en attendant un essai plus complet à la fin de l'année. J'ai mis le contact, mis en
Drive, appuyé doucement sur l'accélérateur, et je n'avais pas atteint les 10 km/h que le moteur essence avait démarré pour recharger les batteries sur mon parcours. C'était très discret. A allure routière, il fallait vérifier par l'ordinateur de bord que le moteur essence tournait, on ne l'entendait pas. La première impression est un très grand agrément de conduite. D'abord parce qu'il y a de la puissance. Nettement plus que sur une
Prius ou une
Nissan Leaf.
Par rapport aux hybrides Toyota, avec le moteur essence qui mouline dés qu'on accélère fort, la Volt est dans un autre monde. Il n'y a pas non plus le moteur essence qui peut se couper et redémarrer fréquemment en circulation heurtée. Tout est beaucoup plus doux, feutré même, et pourtant plus violent à la demande avec un couple de sportive au démarrage. Le défaut s'il y en a un, est dans le poids. Au freinage, ou en voulant tourner un peu rapidement, on sent qu'il y a de la masse. Cela n'empêche pas pour autant d'adopter un rythme rapide, et la Volt vire plus à plat qu'une Prius, en étant aussi plus confortable.
L'habitacle donne une ambiance intimiste, avec la ceinture de caisse très haute, et la console centrale lisse et blanche fait très chic. Quel dommage alors que le tableau de bord soit un écran tout plat et tout rikiki. L'écran du système de navigation est plus grand chez BMW. La Volt est bien une 4 portes, mais avec la ligne haute et la console centrale qui fait toute la longueur de l'habitacle (la batterie est dessous), on se sent plutôt dans un coupé quand on est assis à l'arrière. On a le sentiment d'être dans une voiture de sport, alors qu'au volant, on a la douceur toujours inégalée d'une motorisation électrique. Avec la batterie déchargée, j'aurais eu tout le loisir d'apprécier le confort d'un hybride série, où le moteur essence ne sert qu'à recharger les batteries.
Actuellement, dans de rares situations, à vitesse élevée, il peut arriver que le moteur essence transmette sa puisance directement aux roues motrices, sans passer par le biais du générateur, de la batterie et du moteur électrique de propulsion. Mais cela n'a pas dû arriver lors de mon essai, et on m'a assuré que si cela arrive, la chose est parfaitement imperceptible. L'ordinateur de bord a indiqué une consommation moyenne de 5,8 l/100 km sur mon petit essai. Sur un parcours péri-urbain où je n'ai pas pu dépasser le 90 km/h, mais avec des franches accélérations, ce me semble bien. Ce serait même excellent dans le cadre d'une consommation de week-end, pour celui qui rechargerait chez lui tous les soirs, sans faire plus de 50 km les jours de semaine.
La Chevrolet Volt est chère, plus de 40 000 € bonus non déduit, mais sa technologie avant-gardiste vaut bien cela. On ne peut pas la comparer avec une Prius. Si on retient l'Auris, il y a autant de différence entre la version essence standard de l'Auris et l'Auris hybride, qu'il y en a entre l'Auris hybride et cette Chevrolet Volt. On passe à un autre niveau. De technologie, de sophistication, et ce qu'il est difficile d'imaginer, d'agrément aussi. Le tsunami qu'a connu le Japon donne d'énormes difficultés à l'industrie auto nippone, et elles occasionneront peut-être une nouvelle hiérarchie des constructeurs. General Motors redeviendrait le premier constructeur du monde, devant Toyota, mais oublions le tsunami. Parce qu'il a fait la Volt, GM mérite de redevenir numéro un. Mais il reste à l'américain à parvenir à produire la Volt en grande série, et à rendre sa technologie plus abordable. Deux challenges qui ne sont pas minces.
Laurent J. Masson
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