Essai Smart Fortwo électrique, la plus agréable et la plus aboutie des Smart
Je suis dans la voiture d'un grand constructeur. Cette phrase parait anodine, mais elle signifie en fait beaucoup car il y a plusieurs nouveaux constructeurs sur le segment de la Smart. Des PMEs tentées par l'aventure de la mobilité électrique, et qui se lancent sur le segment le plus simple, mais aussi celui promis au plus bel avenir : l'électrique urbaine. Alors que depuis son lancement, la Smart est la reine de la ville. C'est elle qu'il faut battre. Mais à bord, après avoir fermé la porte dans un bruit net, réglé le siège par une commande douce, et actionné le clignotant qui m'a répondu par un clic franc, je me rend bien compte des difficultés immenses que peut avoir un jeune constructeur pour se mettre à niveau.
La motorisation électrique de la Smart est nouvelle, et c'est elle dont il est question ici, mais sans elle déjà, la Smart est convaincante. Le concept de l'auto ultra-urbaine parait toujours aussi novateur, et il est ici magnifié par la motorisation zéro émission. Magnifié, mais de manière discrète, puisqu'à part le graphisme de la jauge à essence qui indique ici la charge de la batterie, on monte à bord de la Smart électrique exactement comme une version essence. Tout est identique. On remarque juste l'excellent équipement de cette voiture d'essai, toutes les Smart électriques seront comme cela. Le plancher ensuite, est haut pour celui qui n'est pas habitué, mais toutes les Smart sont ainsi, et ce n'est nullement gênant.
En fait, les Smart n'ont qu'un seul défaut. La lenteur de leur boite de vitesses. La version électrique résoud ce problème de la manière la plus simple possible. Comme sur la plupart des voitures électriques, la boite n'offre qu'un seul rapport. Voilà le seul défaut de la Smart éliminé. Un second serait que la puissance est un peu limitée, mais s'agissant d'une pure voiture de ville, il n'en est pas vraiment un. Mais là aussi, grâce au couple immédiat du moteur électrique, la version électrique de la Smart est plus agréable que la version essence. Le couple maxi est de 120 Nm, comme la Smart Brabus alors que la Smart de base n'offre que 89 Nm, mais la courbe de couple du moteur électrique est bien plus avantageuse.
On démarre donc vite, mais les choses se calment tout aussi vite. La puissance maxi n'est en effet que de 20 kW (27 ch), avec un booster électronique qui peut la porter à 30 kW (41 ch) pendant 2 minutes. Cela parait suffisant pour la ville en usage normal, je signale pourtant que lors de mon essai qui s'est déroulé à Monaco, dans une côte, je me suis retrouvé pied au plancher. La vitesse de pointe est limitée électroniquement à 100 km/h, c'est là aussi suffisant, comme l'autonomie. Smart avance la valeur de 135 km, notre mesure relevée de manière très peu scientifique est en-dessous, mais les 100 km sont possibles, ce qui est déjà plus que satisfaisant pour une aussi petite auto.
La batterie provient de chez
Tesla Motors, qui ne réalise en fait que l'assemblage du pack, puisque les cellules proviennent d'Asie. La capacité est de 16,5 kWh. Smart a validé la production de 1000 exemplaires de cette seconde génération de Smart électriques, et en théorie, la voiture serait disponible. Mais dans les faits, elle n'est accessible en leasing que pour les clients professionnels. Et plutôt les grosses entreprises que les petites... C'est néanmoins le premier pas vers la production en grande série pour tous, que le constructeur prévoit pour l'horizon 2012. Nous l'attendons ! Car très franchement, après avoir goûté à la douceur de cette Smart électrique, il serait déplaisant de devoir renouer contact avec la Smart essence.
Nous avons toujours attendu la Smart avec un moteur électrique, parce qu'aucune autre voiture n'est plus indiquée qu'elle pour passer à l'électrique. Ses concepteurs d'origine, il y a 15 ans, y avaient d'ailleurs bien pensé... Le groupe Daimler doit résoudre la difficile équation de son coût de production qui est encore trop élevé (faute aux batteries), mais il faut vraiment qu'il y parvienne. Une voiture comme la
Nissan Leaf, sur le segment des moyennes, ne satisfera qu'une toute petite partie des clients de ce segment avec son autonomie limitée. Mais sur le segment des ultra-urbaines, la Smart électrique peut s'approprier une part de marché formidable.
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